Les fortunes des personnalités les plus riches d’Afrique connaissent une légère reprise au cours des 12 derniers mois, marquant ainsi une inversion de la tendance à la baisse observée il y a un an. Selon le rapport annuel de Forbes pour l’année 2024, les 20 milliardaires figurant sur la liste des plus riches du continent cumulent désormais une valeur totale de 82,4 milliards de dollars, enregistrant ainsi une augmentation de 900 millions de dollars par rapport à l’année précédente.
Parmi les acteurs majeurs de cette dynamique, on retrouve le Nigérian Femi Otedola, qui fait son retour remarqué sur la liste Forbes après une dernière apparition en 2017. Otedola, anciennement détenteur d’une participation majoritaire dans le distributeur de carburant Forte Oil, a opéré un changement stratégique en abandonnant progressivement ses investissements pétroliers. Ce mouvement stratégique s’est matérialisé par l’acquisition de Geregu, une centrale électrique publique, à travers une filiale de Forte. Sa participation de 73 % dans Geregu, estimée à plus de 850 millions de dollars, constitue désormais les trois quarts de sa fortune totale, le positionnant ainsi au 20e rang de la liste des milliardaires africains.
Malgré le retour impressionnant d’Otedola, la situation des milliardaires africains a connu une légère contraction, bien que cela soit en nette amélioration par rapport à la baisse de 4 % enregistrée l’année précédente. Les marchés africains ont bénéficié d’un rallye mondial en fin d’année 2023, avec une hausse de 10 % de l’indice S&P All Africa au cours des deux derniers mois. Cependant, sur l’ensemble de l’année, l’indice a affiché une baisse de plus de 9 % jusqu’au 8 janvier 2024.
L’Afrique demeure un terrain complexe pour la constitution et la préservation d’une fortune d’un milliard de dollars. Les investisseurs mondiaux restent méfiants envers les bourses africaines, les entreprises font face à des défis liés à des économies tendues, des infrastructures médiocres et des taux de change volatils. Les bouleversements politiques peuvent aussi être des forces déterminantes pouvant élever ou anéantir des fortunes privées.
Charles Robertson, responsable de la stratégie macro chez FIM Partners, souligne les obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs en Afrique, tels que l’accès limité au capital et des populations disposant de revenus limités pour investir. L’année 2023 a également été marquée par une moindre attractivité des actions africaines pour les investisseurs étrangers, attribuable à la dépréciation des monnaies nationales et aux hausses d’impôts qui impactent négativement les entreprises.
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