La dynamique géopolitique au Sahel connaît une évolution notable, caractérisée par un isolement croissant de la France dans cette région stratégique. Un tournant majeur s’est opéré avec le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une décision annoncée ce 28 janvier par les régimes militaires au pouvoir. Cette démarche souligne une aspiration à une plus grande souveraineté, remettant en cause les mécanismes de coopération régionale établis notamment avec l’appui de la France et le rejet des influences extérieures, notamment françaises clairement énoncé dans les annonces des 3 pays.
Même le Tchad s’y met
Dans ce contexte, le rapprochement du Tchad avec la Russie, illustré par la rencontre entre le président tchadien Mahamat Idriss Déby et le président russe Vladimir Poutine à Moscou, accentue la perception d’un recul de l’influence française au Sahel. Le Tchad, considéré comme l’un des derniers alliés de la France dans la région, semble désormais explorer de nouvelles alliances, élargissant ainsi le spectre des partenariats stratégiques au-delà de la sphère traditionnelle d’influence française.
Cette réorientation des alliances au Sahel est exacerbée par les défis sécuritaires persistants, tels que le terrorisme et l’insécurité, auxquels est confrontée la région. Les régimes militaires au Burkina Faso, au Mali et au Niger expriment régulièrement leur insatisfaction quant au soutien apporté par les partenaires traditionnels, y compris la France, dans leur lutte contre ces fléaux.
Un accord parrainé par la France aux oubliettes
La fin de l’accord d’Alger au Mali, annoncée par le régime dirigé par le colonel Assimi Goïta, marque une autre étape dans la remise en question des accords et des partenariats soutenus par la France. Cette décision met fin à un accord clé voulue par la France au Mali, signe d’une volonté accrue de Bamako de gérer ses affaires sans ingérence extérieure, perçue comme une atteinte à sa souveraineté.
Le Sahel se trouve à un carrefour géopolitique où les alliances traditionnelles sont remises en question et où de nouveaux acteurs, comme la Russie, émergent. La France, confrontée à ces mutations, doit composer avec ces nouvelles réalités notamment un désir croissant de souveraineté de la part des États sahéliens et par l’émergence de nouveaux partenariats stratégiques qui remodèlent l’équilibre des pouvoirs dans la région.
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