L’Iran dit avoir bombardé un « groupe terroriste iranien » dans ce pays d’Asie

Hossein Amirabdollahian - Photo : M Sadegh Nikgostar(Fars)

Les tensions entre l’Iran et les groupes terroristes dans les régions avoisinantes sont complexes et multidimensionnelles. Historiquement, l’Iran a été à la fois un acteur et une cible dans le paysage géopolitique du Moyen-Orient. D’une part, l’Iran est accusé de soutenir des groupes armés dans des pays comme le Liban, la Syrie et l’Irak, souvent perçus comme des groupes terroristes par d’autres nations. Ces soutiens s’inscrivent dans la stratégie d’influence régionale de l’Iran et sont souvent justifiés par Téhéran comme un moyen de combattre des groupes extrémistes sunnites et de défendre des communautés chiites.

D’autre part, l’Iran a été la cible d’attaques terroristes, notamment de groupes extrémistes sunnites, qui voient le régime chiite iranien comme une menace à leur idéologie et à leurs objectifs régionaux. Cette dynamique complexe est encore exacerbée par les interventions étrangères et les rivalités régionales, créant un environnement instable où les alliances et les conflits peuvent changer rapidement.

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Ce Mercredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a suscité des controverses en confirmant officiellement qu’une frappe aérienne avait été menée au Pakistan pour cibler « un groupe terroriste iranien« . Cette déclaration intervient au lendemain de l’attaque, qui a été vivement condamnée par Islamabad. Amir-Abdollahian a souligné lors du Forum de Davos en Suisse que la frappe n’avait visé que des « terroristes iraniens » présents sur le sol pakistanais, rejetant toute implication de civils pakistanais. Les autorités pakistanaises rapportent toutefois la mort de deux enfants suite à cette opération.

Le ministre iranien a insisté sur la nature du groupe ciblé, identifié comme le « Jaish al-Adl« , qualifié de « groupe terroriste iranien« . Ce dernier aurait trouvé refuge dans la province du Baloutchistan, à la frontière ouest du Pakistan avec l’Iran. Amir-Abdollahian a également rappelé les multiples opérations menées par ce groupe en Iran, citant notamment l’attaque contre le commissariat de Rask en décembre, ayant entraîné la mort de onze agents de police iraniens.

Malgré la confirmation de cette opération, le ministre iranien a souligné que le dossier avait fait l’objet de discussions répétées avec les responsables pakistanais. Il a affirmé le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Pakistan, tout en insistant sur la prééminence de la sécurité nationale iranienne. Cette position, bien que justifiée du point de vue iranien, risque d’accentuer les tensions entre les deux pays.

Concernant la réaction du Pakistan, le ministre n’a pas commenté la décision d’Islamabad de convoquer le représentant iranien pour protester contre la prétendue « violation injustifiée de son espace aérien » et de rappeler son ambassadeur en poste à Téhéran. Ces mesures diplomatiques traduisent une réprobation sérieuse de la part du Pakistan, soucieux de défendre son territoire et de préserver des relations stables avec son voisin iranien.

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