Pour normaliser les relations avec les États dirigés par des régimes militaires dans la région du Sahel, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris la décision de lever certaines sanctions imposées à la Guinée et au Mali. Cette annonce fait suite à un sommet extraordinaire qui s’est tenu le week-end dernier, où les discussions ont porté principalement sur la situation politique et sécuritaire au Niger, ainsi que sur les évolutions récentes dans la région.
Le sommet a abouti à l’annonce de la levée des sanctions financières et économiques qui pesaient sur la République de Guinée peu de temps l’arrivée au pouvoir du colonel Doumbouya en septembre 2021. De plus, la CEDEAO a décidé de lever les restrictions sur l’emploi des citoyens maliens au sein des institutions de l’organisation régionale, signalant un adoucissement de sa position envers le Mali, qui a connu deux coups d’État successifs en 2020 et 2021.
Le Niger déjà concerné, le Burkina jusque-là ignoré
Il est à noter que cette décision intervient dans un contexte où la CEDEAO avait déjà assoupli sa position vis-à-vis du Niger, levant les sanctions les plus lourdes imposées suite au coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier. Ces mesures avaient été instaurées pour des raisons humanitaires, permettant notamment la réouverture des frontières et la reprise des transactions financières avec le Niger.
Malgré ces avancées, le Burkina Faso, également gouverné par un régime militaire depuis 2020, reste sous le coup des sanctions de la CEDEAO, sans mention de changement de statut dans le communiqué final de l’organisation. Cette omission souligne la complexité de la situation régionale et la nécessité d’une approche différenciée envers chaque État concerné.
La levée partielle des sanctions contre la Guinée et le Mali représente un signe encourageant de la volonté de la CEDEAO de reprendre le dialogue avec ces pays, surtout après l’annonce de la sortie de la CEDEAO. Cependant, des sanctions individuelles et politiques demeurent en place, notamment en ce qui concerne la demande de libération immédiate de l’ex-président nigérien Mohamed Bazoum, retenu en captivité par le régime militaire.
Cette évolution des relations entre la CEDEAO et certains de ses États membres dirigés par des militaires marque un moment crucial pour l’organisation régionale. Les prochaines étapes dans ce dialogue seront déterminantes pour l’avenir politique et sécuritaire de la CEDEAO.
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