L’ancien de la République Boni Yayi s’est prononcé sur la question de la révision de la constitution qui défraie la chronique depuis quelques jours. A travers une tribune publiée sur sa page Facebook, l’actuel président du parti Les Démocrates
a déclaré que la révision de la constitution n’est ni technique, ni nécessaire mais risquée. D’abord, la révision n’est pas technique dans la mesure où « elle ne vient régler aucun dysfonctionnement, aucune malformation normative dont la non-résolution créerait des difficultés au processus électoral », estime Boni Yayi qui souligne qu’il serait illusoire de se perdre en conjecture ou de chercher à discuter de son aspect raisonnable ou technique.
« C’est un projet politique qui vise à atteindre les objectifs du Président Talon pour 2026. C’est un projet stratégique qui vise à prendre de court le peuple béninois, à dribler l’opposition et à régler des comptes aux dissidents de la mouvance présidentielle. Cette révision, c’est le projet personnel du Président Talon. Ce n’est pas celui du peuple béninois ni de l’opposition », alerte-t-il. Ensuite, pour l’ancien président de l’Union Africaine, la révision constitutionnelle n’est pas nécessaire. « Réviser la constitution en pareille circonstance ne règle aucun problème visible à l’œil nu et identifiable par tous. Pour savoir si une révision constitutionnelle est nécessaire ou utile, il faut chercher à identifier le problème qu’il est censé résoudre », explique Boni Yayi.
Le numéro 1 du parti LD soutient que la proposition de loi portant modification de la constitution introduite par le député Assan Seïdou ne règle aucun des problèmes politiques graves soulevés par l’opposition depuis 2018 et auxquels le Président Talon s’oppose. Boni Yayi pensé enfin que cette révision « est un piège potentiel dans lequel il convient de ne pas tomber pour ne pas replonger le Bénin dans l’incertitude et la crise. Le projet introduit par la mouvance présidentielle est un attrape-nigaud, une boîte de Pandore d’où pourraient s’échapper plusieurs malheurs ». A l’en croire, si la constitution n’est pas révisée, l’organisation des prochaines élections n’est pas entravée. L’ancien président de la République a fait savoir qu’on n’a pas besoin de modifier la constitution pour respecter la décision DCC 24-001 du 4 janvier 2024.
« Il suffirait d’agir sur les délais, dans le code électoral pour permettre aux députés et aux maires actuels d’assurer le parrainage des candidats à la présidentielle de 2026 », a-t-il suggéré. Cette opposition de Boni Yayi à la révision de la loi fondamentale garantie la sécurité des populations. « Si on ne révise pas la constitution, on est également en sécurité par rapport à la Cour qui ne pourra pas prétexter de la révision pour relancer la polémique sur la création d’une nouvelle République ou sur une éventuelle candidature du Président Talon. Ne pas réviser, c’est ne prendre aucun risque avec Patrice Talon », prévient-il. Il souligne également que la révision de la constitution serait la porte ouverte à tous les risques.
« Que l’opposition l’accompagne ou la subisse, une révision de la constitution, en l’état actuel des choses, ouvrirait une boite de Pandore. Les risques qui guettent le pays sont nombreux », écrit le prédécesseur de Patrice Talon sur sa page Facebook.
« Si pour une raison ou pour une autre, la constitution est révisée, tout devient possible. Une 3ème candidature de Patrice Talon pourrait revenir par une décision de la cour constitutionnelle. Tout, vraiment tout devient possible », a-t-il poursuivi. L’ancien locataire de la Marina a exhorté la classe politique à ne prendre le risque d’aucune révision avant la fin du dernier mandat du Président Talon. « La priorité demeure la gouvernance de consensus, de cohésion nationale et de Paix avec la libération sans délai de nos compatriotes en prison pour raison d’opinion et le retour à la mère patrie des exilés politiques », conclut Boni Yayi.
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