La tension commerciale s’accentue entre l’Espagne et le Maroc, mettant en lumière les tensions sous-jacentes relatives aux exportations agricoles. Au cœur de la controverse actuelle, l’huile d’olive de la marque Carbonell se retrouve au centre d’une virulente campagne sur les réseaux sociaux, orchestrée par les agriculteurs espagnols. Cette offensive digitale est la dernière d’une série d’actions ciblant les produits agricoles marocains, avec des appels répétés au boycott, notamment contre les tomates et les fraises du pays nord-africain.
Le secteur agricole espagnol se trouve dans la tourmente, non seulement à cause de cette querelle commerciale, mais également en raison des répercussions de la nouvelle politique agricole de l’Union européenne, connue sous le nom de « Pacte vert ». Adoptée en janvier 2024, cette politique vise à harmoniser les pratiques agricoles avec les objectifs de protection de l’environnement, ajoutant ainsi une couche de complexité aux défis auxquels sont confrontés les agriculteurs espagnols.
L’origine de cette fronde s’ancrerait dans les accords de libre-échange conclus entre l’Union européenne et le Maroc, perçus par les agriculteurs espagnols comme une menace directe à leur survie économique. Leur argument principal repose sur la concurrence jugée déloyale des produits agricoles marocains, qui, grâce à leurs prix plus bas, séduiraient une part croissante de la clientèle traditionnellement acquise aux produits espagnols.
En réaction, une campagne d’envergure a été lancée sur les réseaux sociaux, encourageant la consommation des produits locaux au détriment des importations marocaines. Cette mobilisation numérique s’inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales, exacerbées par des accusations infondées, telles que la présence prétendue du virus de l’hépatite A dans les fraises marocaines.
Cet épisode met en exergue les défis complexes du commerce international et des politiques agricoles à l’ère de la mondialisation. Alors que les deux nations cherchent à défendre leurs intérêts économiques, la nécessité d’une approche équilibrée et équitable se fait de plus en plus pressante, pour garantir la pérennité et la prospérité des secteurs agricoles des deux côtés de la Méditerranée.
Laisser un commentaire