Historiquement désignées comme maladies vénériennes, les infections sexuellement transmissibles (IST), anciennement connues sous le terme de maladies sexuellement transmissibles (MST), ont longtemps constitué un défi pour la santé publique mondiale. Depuis leur identification, ces affections, transmises principalement par des contacts sexuels non protégés, ont suscité une attention médicale et sociale considérable.
Au fil des siècles, les avancées scientifiques et médicales ont permis une meilleure compréhension, un diagnostic plus précis et des traitements plus efficaces contre ces infections. Toutefois, malgré ces progrès, les IST continuent d’affecter des millions de personnes chaque année, nécessitant des efforts constants de prévention, de dépistage et de traitement.
L’augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST) en Europe a récemment suscité des préoccupations, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). En 2022, une hausse significative des cas de gonorrhée, syphilis et chlamydia a été enregistrée, marquant respectivement des augmentations de 48 %, 34 % et 16 %.
Ces chiffres traduisent une alerte pour les systèmes de santé publique, face à 70 881 cas de gonorrhée, 35 391 de syphilis et 216 508 d’infections à chlamydia. Parallèlement, la lymphogranulomatose vénérienne (LGV), une IST moins connue, mais sérieuse, a vu son nombre de cas grimper de 58 % entre 2021 et 2022, atteignant 2 059 cas. Cette maladie, causée par des sous-types de la bactérie Chlamydia trachomatis, se manifeste en trois stades, allant de lésions initiales pouvant passer inaperçues à des complications graves sans traitement adéquat.
Les symptômes incluent gonflements douloureux des ganglions, écoulements sanguins, fièvre et, dans les cas avancés, rétrécissement ou perforation des organes, ainsi qu’une possible inflammation du foie. La majorité des cas recensés de LGV concerne des hommes âgés de 25 à 44 ans, ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), avec une hausse notable de cas séronégatifs entre 2018 et 2022. Ce groupe démographique montre une vulnérabilité accrue, soulignant l’importance d’une sensibilisation et d’un dépistage ciblés.
Le diagnostic de la LGV repose sur des analyses de sang ou des prélèvements symptomatiques, suivi d’un traitement antibiotique efficace. Cependant, l’ECDC soulève des préoccupations quant à la capacité limitée de diagnostic de la LGV dans plusieurs pays européens, entravant le contrôle de l’infection et la collecte de données épidémiologiques.
Un diagnostic précoce est crucial pour éviter les complications sévères associées à cette maladie. L’escalade des cas d’IST, en particulier la LGV, appelle à une action urgente des autorités sanitaires pour renforcer le dépistage, le diagnostic et la sensibilisation. L’amélioration de la capacité de diagnostic et l’accès aux traitements sont essentiels pour endiguer cette tendance préoccupante et protéger la santé publique en Europe.
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