L’industrie cinématographique dans la zone du Maghreb est l’une des plus dynamiques en Afrique. Le monde du 7ᵉ art maghrébin est riche. Bon nombre de productions venant du Maghreb rencontrent un franc succès au niveau de l’international. Il en est de même pour les acteurs qui empilent les prestigieuses distinctions.
L’Algérie fait partie des nations du Maghreb qui ont mis en place une politique ambitieuse afin de valoriser le secteur cinématographique. Cependant, l’Assemblée nationale algérienne vient de voter une loi qui pourrait jouer des tours au monde du cinéma local. Désormais, tout professionnel du 7ᵉ art encourt une peine de prison de trois ans au cas où il ne respecterait pas certaines conditions avant de produire un film.
Quelles sont les conditions à respecter pour ne pas se retrouver par inadvertance derrière les barreaux. La loi votée par le Parlement algérien indique ceci : « quiconque exerce ou finance les activités de production, prise de vues, distribution ou exploitation des films cinématographiques contraires aux valeurs et constantes nationales, à la religion islamique et aux autres religions, à la souveraineté nationale, à l’unité nationale, à l’unité du territoire national et aux intérêts suprêmes de la nation, aux principes de la Révolution du 1ᵉʳ novembre 1954, à la dignité des personnes » risque une peine d’emprisonnement.
Rappelons qu’avant son introduction au niveau de l’Assemblée nationale, le projet de loi avait été adopté en conseil de ministres le 10 décembre 2023. D’après des sources bien introduites, c’est la première fois depuis l’indépendance que les professionnels du 7ᵉ art risquent la prison s’ils ne se conforment pas à un certain nombre de conditions. Cette loi suscite des gorges chaudes dans le milieu cinématographique algérien.
Certains professionnels ont déclaré que ce texte est un frein à la créativité et qu’il va avoir un impact sur la qualité et la pertinence des films algériens. La guerre d’indépendance, la religion, la politique sont des thèmes assez sensibles en Algérie. Il faut savoir les aborder avec beaucoup de tact pour ne pas créer des polémiques. En contrôlant de manière stricte les productions réalisées par les professionnels algériens, l’État rend-il service à l’industrie cinématographique ?
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