L’Afrique de l’Ouest est le théâtre d’un projet d’infrastructure majeur qui promet de transformer le paysage énergétique du continent et au-delà. Il s’agit du projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maghreb, envisagé pour acheminer les vastes réserves de gaz naturel du Nigeria vers les marchés demandeurs en Europe. Ce gazoduc, prévu pour s’étendre sur plusieurs milliers de kilomètres à travers des territoires divers, incarne une initiative phare pour la sécurité énergétique et le développement économique régional.
Dans ce contexte, une rivalité s’est dessinée entre deux géants du nord de l’Afrique : l’Algérie et un autre pays du Maghreb, tous deux désireux de jouer un rôle central dans la nouvelle route énergétique vers l’Europe. L’Algérie, avec ses gazoducs existants vers l’Europe, semblait avoir une longueur d’avance. Cependant, des développements récents indiquent une dynamique changeante, avec des efforts notables déployés par son voisin pour prendre la tête du projet.
L’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) du pays en question se prépare activement à concrétiser cette ambition. En 2024, l’ONHYM envisage la création d’une société dédiée à la supervision du gazoduc Nigeria-Maghreb, couvrant les aspects du financement, de la construction et de l’exploitation. Ce plan stratégique, révélé par Hespress, vise à attirer un éventail d’investisseurs, incluant des fonds souverains, des institutions bancaires et des poids lourds du secteur pétrolier.
Sous la direction d’Amina Benkhadra, l’ONHYM progresse avec des études approfondies et des évaluations environnementales et sociales pour assurer un développement responsable du projet. Le gazoduc, loué pour son potentiel à renforcer l’intégration régionale et le développement socio-économique, bénéficie d’un soutien appuyé des pays qu’il est censé traverser. Outre le transport de gaz vers l’Europe, le projet envisage d’alimenter en gaz des nations africaines, tant côtières qu’enclavées, telles que le Niger, le Burkina Faso et le Mali, consolidant ainsi les engagements pris en 2022 avec la CEDEAO.
Le gazoduc est prévu pour transporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, la moitié de cette quantité étant destinée au marché européen. En s’étirant du Nigeria au Maroc, le pipeline traversera douze pays, avant de se connecter au réseau gazier européen. Cette infrastructure ambitionne de catalyser le développement économique des nations impliquées, réaffirmant ainsi le rôle stratégique du Maghreb, et en particulier du Maroc, dans le paysage énergétique mondial.
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