C’est une démarche historique qui bouleverse le paysage politique togolais. Le Togo a franchi une étape significative dans son parcours démocratique en adoptant une nouvelle constitution, marquant ainsi l’avènement de la cinquième République. Le changement, entériné par l’Assemblée nationale dans la nuit du 25 mars 2024, inaugure un régime parlementaire, remplaçant l’ancien régime semi-présidentiel. Cette réforme constitutionnelle, portée par une majorité écrasante de 89 voix favorables, contre une seule opposition et une abstention, redéfinit les structures de pouvoir au Togo.
Sous ce nouveau régime, le rôle du président de la République, désormais élu pour un mandat unique de six ans par un congrès réunissant l’Assemblée nationale et le Sénat, se veut principalement honorifique. La fonction de chef de l’État se voit dépossédée de ses prérogatives exécutives au profit du président du Conseil des ministres, ce dernier assumant la charge effective du pouvoir exécutif. Le président du Conseil, leader du parti ou de la coalition majoritaire à l’Assemblée, jouit désormais d’une autorité considérable sur les affaires gouvernementales, avec une responsabilité directe devant le Parlement.
Cette révision constitutionnelle introduit également des innovations majeures dans la structure gouvernementale togolaise. Parmi ces nouveautés, le poste de président du Conseil des ministres se distingue par son importance accrue dans la gestion des affaires de l’État. Le détenteur de cette fonction, désigné pour un mandat de six ans, incarne le leadership gouvernemental, symbolisant ainsi le pivot central de la politique togolaise.
Ce bouleversement institutionnel survient à un moment critique, à l’approche des élections législatives prévues pour le 20 avril. La réforme pourrait donc remodeler le paysage politique togolais, en offrant un cadre renouvelé pour les futures interactions politiques et législatives. L’adoption de cette constitution représente un tournant majeur pour le Togo, non seulement en termes de gouvernance mais aussi dans la manière dont le pouvoir est exercé et perçu au sein de la République.
L’entrée du Togo dans sa cinquième République avec cette nouvelle constitution s’inscrit dans une volonté de modernisation et d’adaptation aux standards démocratiques contemporains. Ce changement, qui redéfinit l’équilibre des pouvoirs, témoigne d’une évolution significative dans la trajectoire politique du pays. La révision constitutionnelle de 2019, qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels, avait déjà amorcé cette dynamique de réformes. Cette continuité dans la transformation institutionnelle souligne la quête d’un système de gouvernance plus équilibré et représentatif pour le peuple togolais.
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