En Afrique du Nord, certains pays semblent vouloir anticiper les tensions internationales qui peuvent d’ailleurs se déplacer. De fait, certaines nations investissent massivement dans leur défense. De fait ces dernières développent de nouvelles technologies ou se tournent vers des pays partenaires, pour acheter de l’armement.
C’est notamment le cas de l’Égypte. Depuis plusieurs années, le pays s’est imposé dans le top 10 des nations qui achètent le plus d’armes à l’international. Et si certaines nations en font un peu moins, investissent de moins en moins, ce n’est pas le cas du Caire qui s’est imposé, au cours de cette décennie, comme l’un des plus gros importateurs. De quoi susciter pas mal de questions auprès de la communauté internationale.
44 milliards dépensés en 10 ans par l’Égypte
L’Égypte, entre 2010 et 2020, aurait dépensé 44 milliards de dollars en achat d’armes. Mais pourquoi autant d’argent ? Selon les analystes du Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), l’idée était, d’une part, d’obtenir l’adhésion totale de l’armée au pouvoir, en leur donnant tous les moyens dont ils ont besoin. Cela permet, par la suite, de renforcer le pouvoir des politiques.
En outre, ces achats d’armes permettent à l’Égypte d’entretenir de bons liens avec certains partenaires commerciaux internationaux, que ce soit en Occident ou avec la Russie, quand bien même d’importantes sanctions ont été annoncées à l’encontre de Moscou. Problème, difficile de comprendre comment les transactions ont lieu, voire même d’où provient cet argent, alors même que Le Caire est au bord de la faillite.
Quelques questions sur les méthodes de financement
Opacité des transactions, corruption ou encore logiques d’enrichissement personnel, difficile d’y voir très clair. Selon certains, cela pourrait même participer à remettre en cause le bon déroulement de l’accord signé entre l’Union européenne et l’Égypte, à hauteur de 7.4 milliards d’euros. Un accord sous forme d’aide économique qui pourrait nécessiter des garanties de transparence.
Enfin, toujours l’organisation du Sipri, cette situation égyptienne dénote dans le paysage africain. Sur le continent, une chute drastique des importations d’armes a été observée au cours de l’année dernière, à -52%. Cela s’explique notamment par la décision de l’Algérie (-77%) et du Maroc (-46%) de ralentir la cadence. Ces derniers avaient opté pour un renforcement rapide de leurs capacités militaires, aujourd’hui quasi complètes.
Laisser un commentaire