Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, a récemment annoncé un renforcement significatif de l’arsenal français avec la commande de 2000 drones kamikazes. Cette décision stratégique a été révélée lors d’une visite à l’entreprise Delair, située à Labège, près de Toulouse. Ce choix illustre l’importance croissante que revêtent ces technologies dans les stratégies militaires modernes, notamment en raison de leur utilisation intensive par l’Ukraine face aux tactiques de guerre électronique et de brouillage GPS des forces adverses.
L’annonce de cette commande massive de drones kamikazes intervient alors que l’Ukraine, actuellement en manque d’obus, utilise de plus en plus ces appareils dans ses opérations militaires. Les drones, notamment ceux adaptés à partir de modèles civils pour transporter des charges explosives, jouent un rôle clé sur le terrain. La France, en observant l’utilisation efficace de ces drones par l’Ukraine, cherche à améliorer ses propres capacités dans ce domaine. Selon certains médias, une partie de la commande française est d’ailleurs destinée à Kiev.
Les modalités de cette commande sont également un indicateur de la volonté française d’accroître rapidement ses capacités militaires. Deux consortiums, impliquant des PME et de grands groupes de défense, ont été sélectionnés pour fournir ces drones. Ils proposent des solutions innovantes, comme des drones à voilure tournante, qui améliorent la manœuvrabilité et l’efficacité en milieu urbain, crucial pour les opérations contemporaines.
La dimension industrielle de cette commande est également notable. Le projet Colibri, sous lequel s’inscrit cette commande, vise à développer des munitions télé-opérées capables d’opérer sur un rayon de 5 km pour un coût inférieur à 20 000 euros par unité. Cette initiative reflète un effort significatif de rationalisation des coûts et d’efficacité opérationnelle. Les premières livraisons sont prévues pour 2024-2025, marquant un jalon important dans le renforcement des capacités militaires françaises.
Le choix de Delair comme partenaire privilégié pour cette commande souligne la compétence française en matière de technologie drone. Sébastien Lecornu a loué cette PME pour sa capacité à répondre rapidement aux exigences militaires, qualifiant Delair de modèle en économie de guerre. Delair a non seulement réussi à augmenter sa cadence de production mais a aussi collaboré avec des partenaires ukrainiens pour envisager une production locale.
Cette décision stratégique de la France de commander des milliers de drones kamikazes révèle une adaptation aux réalités modernes du conflit armé, où la technologie et la rapidité de déploiement sont devenues des axes centraux de la supériorité militaire. En s’appuyant sur les retours d’expérience de l’Ukraine et en renforçant sa propre production, la France cherche à rester à l’avant-garde de la technologie militaire, tout en soutenant ses alliés en temps de crise.
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