Ce pays africain a décidé de chasser les concubines des ménages

Évariste Ndayishimiye - Président du Burundi (Photo de Tchandrou NITANGA)

Autour du globe, la collision entre les préceptes religieux et les comportements perçus comme non conformes engendre de vifs débats. De l’émergence des mouvements de droite à inspiration chrétienne aux États-Unis, portée par certains républicains, à l’essor de l’extrême droite en Europe, ces dynamiques soulignent une quête de retour aux valeurs traditionnelles. Ces mouvements, souvent ancrés dans des convictions religieuses fortes, prônent une adhésion stricte aux doctrines morales et éthiques, entraînant une réévaluation des normes sociales et familiales.

Au Burundi, cette quête de conformité aux valeurs traditionnelles a pris une tournure particulière, s’articulant autour de la problématique du concubinage. Sous l’influence de convictions chrétiennes profondes, le gouvernement actuel, mené par un couple présidentiel pratiquant fervent, a initié une campagne visant à éradiquer cette pratique. Selon eux, le concubinage constitue un obstacle au développement national, une position qui a suscité des réactions diverses au sein de la population.

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Dans deux provinces du nord, cette politique a été mise en œuvre avec zèle. Les autorités locales, après une phase initiale de sensibilisation et d’information en novembre 2023, ont commencé à séparer de force les couples non mariés dès janvier 2024. À Ngozi, le gouverneur a rapporté l’expulsion de 237 femmes vivant avec des hommes n’étant pas leurs époux légaux.

L’intervention de l’administration dans ces affaires privées se fait souvent suite aux signalements des voisins. Accompagnés de jeunes miliciens et des forces de l’ordre, les officiels vérifient la légalité du statut marital des couples. Dans les cas non conformes, les hommes sont contraints de retourner auprès de leurs épouses légales, tandis que les concubines sont renvoyées dans leurs familles d’origine, laissant derrière elles des foyers désunis et des enfants séparés de leurs mères.

Les témoignages recueillis évoquent des situations particulièrement difficiles. Des femmes, certaines en ménage depuis deux décennies et mères de nombreux enfants, se retrouvent contraintes de retourner dans leur famille d’origine. Des enfants sont éloignés de leurs mères pour être placés auprès de la première épouse de leur père, et des hommes sont obligés de renouer avec des épouses quittées depuis longtemps. Ces actions, justifiées au nom d’un ordre moral et chrétien, ont suscité de nombreuses critiques, mettant en lumière les complexités et les conséquences humaines d’une telle politique.

Une réponse

  1. Avatar de Le Baikal
    Le Baikal

    Si l’on veut retrouver l’ordre moral en ces pays , il faudrait légaliser par un mariage officiel toutes ces concubines qui sont avec leurs enfants . Simple clair et limpide , au lieu de créer des fractures sociales.

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