Faye – Sonko : Les fruits tiendront-ils la promesse des fleurs ?

Bassirou Diomaye Faye (republicoftogo)

Ce mardi 2 avril 2024, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été officiellement installé dans le fauteuil de président du Sénégal pour les cinq prochaines années. Il devient ainsi le cinquième dirigeant de ce pays succédant à Macky Sall. Le premier acte posé après son investiture est la nomination de son mentor au poste de Premier-ministre. Le pays de Léopold Sédar Senghor est aux mains désormais d’une équipe assez jeune et portée par les jeunes. Cette équipe du Pastef a reçu un soutien massif du peuple sénégalais dans un contexte où, tout avait été mis sur pied pour empêcher leur participation au processus électoral. Le duo formé par Diomaye Faye et Ousmane Sonko aura le défi de réussir là où Abdoulaye Wade et Macky Sall ont échoué.

Cette réussite se mesurera par le maintien de cette popularité et cette admiration que leur voue le peuple sénégalais à la fin de leur mandat. L’histoire retiendra qu’au soir de leur mandat, les deux derniers présidents sénégalais n’ont plus bénéficié du soutien populaire qui les a amené au pouvoir. Le premier, Abdoulaye Wade a été désavoué face à son challenger Macky Sall. Celui qui était venu au pouvoir en 2000 avec un massif soutien de la jeunesse, a par la suite été vomi. Le troisième président du Sénégal est venu au pouvoir après quatre tentatives infructueuses. Un célèbre homme politique sénégalais déclarait qu’il « a cette extraordinaire capacité à mobiliser les jeunes par le “Sopi” ».

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Il indique notamment que Wade « a parfois même un discours plus jeune que les jeunes politiques ». Mais, sentant sa volonté de s’éterniser au pouvoir, le chouchou de la jeunesse n’avait plus le soutien de ceux qui lui ont donné mandat de les gouverner. Il a perdu les élections face à Macky Sall alors qu’il était candidat pour un troisième mandat. Le candidat heureux s’était également présenté comme le sauveur du peuple sénégalais. Il a réussi à gagner la confiance de ce même peuple qui avait adopté Me Abdoulaye Wade. Avant l’accession au pouvoir par Macky Sall, on se rappelle de tout le combat mené par le mouvement M23 avec tous les acteurs de la Société civile.

Mais, l’ancien protégé d’Abdoulaye Wade, malgré toutes ses réalisations, n’a pas pu quitter le pouvoir sans que des intentions de vouloir un troisième mandat ne lui soient collées. Le dernier virage de son mandat aura été très mal négocié quand il s’est offert avec l’aide de ses députés à l’Assemblée nationale, un bonus de quelques mois supplémentaires à la tête du Sénégal. Il a reporté ainsi l’élection présidentielle et a pu avoir un prolongement de son mandat pour plusieurs mois avec la complicité de certaines institutions de la République. Ces gestes de fin de mandat ont favorisé d’une manière ou d’une autre, l’échec du candidat porté par sa formation politique. Le peuple lui, a ainsi retiré l’espoir mis en lui, quelques années plus tôt, face à un certain Abdoulaye Wade qui s’est présenté officiellement à un troisième mandat.

Apprendre des leçons du passé

La nouvelle équipe dirigeant le Sénégal devrait tirer leçon des erreurs de leurs prédécesseurs pour réussir sa mission. Le premier danger qui guette Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Ousmane Sonko est le risque de mésentente qui pourrait survenir à tout moment entre eux. En effet, le premier peut rapidement avoir des envies de liberté. Le mentor peut de son côté vouloir dicter sa loi à son protégé. Le premier défi que devront relever le président sénégalais et son premier-ministre est celui de la préservation de l’harmonie ayant caractérisé leur collaboration. Les divergences de point de vue ne doivent pas prendre le pas sur l’harmonie. Le peuple sénégalais ne sera en aucun cas tolérant si l’un d’eux tombait dans les vices qu’ils ont tout le temps dénoncé et combattu. La jeunesse sénégalaise, comme un juge, prononcera la sentence sans appel si Ousmane Sonko ou Bassirou Diomaye Diakhar Faye arrivait à trahir sa confiance.

Une réponse

  1. Avatar de Yass
    Yass

    Ces deux hommes n’ayant pas d’ambition personnelle mais seulement une ambition pour leur pays, leurs relations devraient rester harmonieuses.

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