Les sanctions occidentales visant à limiter les revenus pétroliers de la Russie semblent perdre de leur efficacité. Malgré les efforts pour restreindre les ventes de brut de l’Oural au-dessus de 60 dollars le baril, en imposant un quasi-embargo depuis décembre 2022, les prix ont récemment atteint les 75 dollars au départ des ports de la Baltique et de la mer Noire, un sommet pour cette année selon Argus Media.
Moscou, anticipant les restrictions, a développé une flotte de « pétroliers fantômes« , des navires souvent en mauvais état mais capables de naviguer sous différentes identités pour éviter les contrôles. Cette stratégie risquée facilite la contrebande et la vente de pétrole par des intermédiaires dans des pays tiers, augmentant ainsi subrepticement l’offre sur le marché mondial.
Le commerce de pétrole russe prospère malgré les barrières, avec des prix qui s’élèvent jusqu’à 88 dollars le baril sur les marchés asiatiques, notamment en Chine et en Inde, les principaux acheteurs de brut russe. En 2023, l’Inde a importé treize fois plus de pétrole de l’Oural qu’en 2022, tandis que la Chine a désigné Moscou comme son principal fournisseur.
Ces opérations ont rapporté 18,8 milliards de dollars à la Russie en termes d’exportations pétrolières, une somme qui, bien que détournée des efforts de guerre, alimente l’économie russe en dépit des sanctions. Ce phénomène crée une dissonance entre la réalité des marchés et les discours officiels des pays du G7, qui suivent de près les estimations d’Argus Media.
Les USA veulent renforcer les contrôles
Face à cette situation, les États-Unis envisagent de renforcer les contrôles sur les entreprises occidentales qui facilitent, sciemment ou non, la circumvention des sanctions. Cependant, une telle mesure pourrait entraîner des répercussions importantes sur le marché global de l’énergie, risquant de provoquer une hausse des prix qui affecterait directement les consommateurs et électeurs des nations occidentales.
Le défi reste entier pour les pays occidentaux qui doivent trouver un équilibre entre la nécessité de maintenir des sanctions efficaces et celle de préserver la stabilité des prix de l’énergie sur leurs marchés domestiques. La complexité de la situation pétrolière mondiale souligne l’interdépendance croissante des économies globales, même en temps de conflits géopolitiques.
Laisser un commentaire