L’exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba, situé entre le Cameroun et le Congo, a franchi une nouvelle étape significative avec le lancement officiel des opérations minières du côté congolais, marqué par une cérémonie solennelle le mercredi 8 mai. Cette étape a été soulignée par un coup de pelle symbolique à la mine de Nabeba, située dans la localité de Souanké, dans le département de la Sangha au Congo, en présence des ministres des Mines des deux pays ainsi que du ministre camerounais des Transports.
Cette avancée majeure s’inscrit dans le cadre d’un projet d’envergure qui vise à exploiter l’un des plus grands gisements de fer au monde, Mbalam-Nabeba. Cette ressource stratégique, à cheval entre le sud-est du Cameroun et le nord-ouest du Congo-Brazzaville, est porteuse de promesses économiques considérables pour la région. En effet, les prévisions des promoteurs du projet laissent entrevoir la création de plus de 20 000 emplois et la perspective de placer Mbalam-Nabeba comme le cinquième pôle mondial de production de fer à terme.
L’ampleur du projet ne se limite pas à l’exploitation minière en elle-même. En effet, il comprend également la construction d’une ligne de chemin de fer longue de 600 kilomètres jusqu’au port autonome de Kribi, situé sur la côte camerounaise. À Kribi, un terminal minéralier sera érigé pour faciliter l’exportation du minerai extrait. Cette infrastructure logistique est essentielle pour assurer la rentabilité et la viabilité à long terme du projet.
Le financement massif nécessaire à la concrétisation de ce projet d’envergure est entièrement assuré par des investisseurs extérieurs. Notamment, un consortium chinois, représenté par la compagnie Bestway Finance Limited, basée à Hong Kong, s’est engagé à hauteur de 10 milliards de dollars. Cette injection de capitaux souligne l’importance stratégique que revêt le gisement de Mbalam-Nabeba sur le plan international.
Dans le cadre de ce projet, la compagnie Bestway Finance Ltd détient les permis miniers pour trois gisements au Congo, dont celui de Nabeba, pour une durée initiale de 25 ans, renouvelable. Cette initiative s’inscrit dans une longue saga débutée dans les années 2000, marquée par le développement du projet par le groupe australien Sundance Resources.
Cependant, cette entreprise est encore engagée dans des litiges complexes devant la Chambre internationale de commerce, aussi bien avec les gouvernements du Cameroun et du Congo qu’avec le groupe Aust-Sino, une société chinoise basée en Australie. Sundance accuse cette dernière de corruption, de malversations et d’utilisation illégale d’informations confidentielles pour acquérir le projet.
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