Un accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsque l’apport sanguin au cerveau est interrompu ou réduit, privant ainsi les tissus cérébraux d’oxygène et de nutriments essentiels. En quelques minutes, les neurones commencent à mourir, ce qui peut entraîner des dommages permanents. Les causes incluent l’obstruction d’une artère (AVC ischémique) ou la rupture d’un vaisseau sanguin (AVC hémorragique). Les conséquences varient selon la région du cerveau affectée, et peuvent inclure des troubles de la parole, de la motricité ou de la mémoire.
Une récente étude menée par le CHU de Montpellier a bouleversé les protocoles traditionnels de traitement des AVC, avec des résultats prometteurs. Auparavant, seuls les patients présentant une destruction cérébrale limitée étaient sélectionnés pour la thrombectomie, une procédure où le caillot est retiré en introduisant un instrument via l’artère de la jambe. Les cas jugés trop sévères étaient souvent laissés pour compte, sous l’hypothèse que les tissus cérébraux étaient irréversiblement endommagés.
Cependant, cette perspective a été radicalement changée grâce à l’initiative des chercheurs montpelliérains. Dans le cadre de l’essai thérapeutique multicentrique « In EXTREMIS-LASTE », ils ont inclus des patients considérés auparavant comme irrécupérables. Leur hypothèse audacieuse de reperfusion des zones cérébrales initialement jugées mortes a non seulement réduit le risque de décès de 20 %, mais a également permis à un patient sur cinq de rentrer chez lui après une période de rééducation.
Le Professeur Vincent Costalat et la Docteure Caroline Arquizan, qui ont dirigé cette étude, ont expliqué que leur méthode pourrait transformer la prise en charge de l’AVC. Leur technique consiste à réintroduire de l’oxygène et des nutriments dans des zones du cerveau auparavant considérées comme perdues, augmentant ainsi les chances de récupération.
Au-delà des implications cliniques immédiates, cette découverte souligne l’importance de la prévention. En effet, 80% des AVC pourraient être évités par des mesures simples telles que le contrôle de la tension artérielle, la gestion du diabète, la réduction du cholestérol, l’arrêt du tabac et la gestion du poids.
Les résultats de l’étude « In EXTREMIS-LASTE », publiés dans la prestigieuse revue New England Journal of Medicine, sont une lueur d’espoir non seulement pour les patients atteints d’AVC sévères, mais aussi pour la communauté médicale mondiale, offrant une nouvelle voie pour améliorer les taux de survie et la qualité de vie après un AVC. Cette avancée majeure, issue d’une collaboration internationale et soutenue par un financement substantiel, incarne le potentiel de l’innovation médicale lorsque des hypothèses établies sont remises en question.
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