BRICS: cet expert ne croit pas en la dédollarisation

Photo: Sopa Images | Lightrocket | Getty Images

Face à la montée en puissance économique et politique des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, et Afrique du Sud), certains observateurs occidentaux expriment des inquiétudes quant à une potentielle remise en question de l’hégémonie du dollar américain. Ce phénomène, connu sous le nom de « dédollarisation », désigne le processus par lequel des nations cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar dans les échanges commerciaux internationaux et les réserves monétaires. Cependant, Jeffrey Christian, analyste de premier plan en matière de commodités et fondateur de CPM Group, conteste l’idée que cette tendance marque une véritable rupture.

Selon ses propos cités par business insider, l’assertion que les pays abandonnent massivement le dollar est un mythe. Malgré une diversification des monnaies dans les transactions mondiales, il n’y a pas de preuve concrète d’un rejet significatif du dollar. En effet, les données récentes révèlent que le dollar a représenté 88 % de toutes les transactions monétaires quotidiennes en avril 2022, et que 54 % des réserves étrangères des banques centrales étaient en dollars au quatrième trimestre de 2023, un chiffre légèrement inférieur à celui de 54,8 % enregistré deux ans plus tôt.

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Christian souligne également que, bien que l’euro soit le concurrent le plus proche, avec 19 % des réserves des banques centrales, cette part est en baisse par rapport aux décennies précédentes où il atteignait environ 29 %. Cette situation illustre non pas une fuite devant le dollar, mais une diversification prudente et mesurée des actifs en devises étrangères par les banques centrales.

D’autre part, la valeur du dollar américain a augmenté au cours de la dernière décennie, ce qui témoigne de son attrait persistant sur les marchés financiers. L’indice du dollar américain, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de devises étrangères, a grimpé de près de 40 % depuis son point bas en 2011. Pour Christian, ce renforcement est un signe clair que le dollar est plus acheté que vendu sur le marché mondial.

Enfin, face aux affirmations récurrentes sur une dédollarisation mondiale, Jeffrey Christian reste ferme dans son diagnostic : il décrit cette idée comme une « mauvaise blague », un non-sens persistant. D’autres économistes partagent cette perspective, rappelant que déplacer une monnaie considérée comme un refuge sûr peut prendre des décennies. Malgré les défis, la position dominante du dollar ne fait aucun doute, comme l’a souligné Chris Wallace, gouverneur de la Réserve fédérale, lors d’une conférence récente, affirmant que le dollar demeure de loin la monnaie la plus utilisée dans le monde, malgré les évolutions du rôle économique des États-Unis.

3 réponses

  1. Avatar de Tchité
    Tchité

    Même Talon est actuellement au Brésil, et passera en Corée du Sud après.

  2. Avatar de Le baikal
    Le baikal

    Pour peu que la Chine, l’Inde et la Russie, sans oublier le Bresil, l’afrique du Sud et l’Egypte, utilisent entre eux leurs monnaies locales, c’est deja un coup fatal pour le Dollars.
    Il faut etre aveugle pour annoncer le contraire d’autant plus que ce sont des puissance emergentes. La dedollarisation n’est pas une baguette magique, le principe de Bretton Woods est remis en cause, le debut de la fin.

  3. Avatar de Tchité
    Tchité

    C’est pas une affaire de croyance, mais de faits. De plus en plus de nations, sauf les 🐑 naïfs du franc CFA, utilisent leurs monnaies entre eux, ça, quand même est un fait historique remarquable. Le reste dépendra de l’accélération et de l’entente entre les partenaires.

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