Le pancréas est un organe vital situé derrière l’estomac, jouant un rôle crucial dans la digestion et la régulation de la glycémie. Il sécrète des enzymes digestives qui aident à décomposer les aliments dans l’intestin grêle, ainsi que des hormones comme l’insuline et le glucagon, qui régulent les niveaux de sucre dans le sang. Toute altération de ses fonctions peut avoir des conséquences graves sur la santé, notamment le diabète ou des troubles digestifs.
Le cancer du pancréas est particulièrement redouté en raison de sa nature agressive et de son diagnostic souvent tardif. Les symptômes incluent des douleurs abdominales, une perte de poids inexpliquée, un jaunissement de la peau et des yeux (ictère), et une fatigue persistante. Ces signes apparaissent généralement lorsque le cancer est déjà avancé, limitant les options chirurgicales et rendant le traitement plus complexe.
Une équipe de chercheurs français à Toulouse a récemment fait une découverte prometteuse concernant ce type de cancer. L’équipe ImPact, dirigée par le Pr Pierre Cordelier au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT/Inserm/CNRS/Université Toulouse 3 Paul-Sabatier), a identifié le rôle crucial d’une protéine, la cytidine désaminase (CDA), dans la progression des tumeurs pancréatiques. La CDA, une enzyme impliquée dans la synthèse de l’ADN, est surexprimée dans les cellules cancéreuses du pancréas, facilitant leur croissance.
Les recherches menées ont démontré que la neutralisation de la CDA sur des modèles animaux entraîne une régression significative des tumeurs. Cette protéine semble jouer un rôle clé en permettant aux cellules cancéreuses de gérer le stress génomique associé à la réplication de l’ADN, un processus essentiel pour la prolifération tumorale. En ciblant la CDA, les chercheurs ont observé une réduction de la résistance des cellules cancéreuses à la chimiothérapie, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement de ce cancer agressif.
Le Pr Pierre Cordelier souligne l’importance de ces résultats, indiquant que la CDA représente un véritable talon d’Achille des cellules cancéreuses. Étant beaucoup plus dépendantes de cette protéine que les cellules normales, les cellules tumorales pourraient être particulièrement vulnérables à des thérapies ciblant la CDA. Cette découverte pourrait donc révolutionner l’approche thérapeutique du cancer du pancréas, offrant une nouvelle lueur d’espoir pour les patients.
Grâce à la collaboration avec Nicolas Bery et son expertise dans le développement d’anticorps intracellulaires, ainsi qu’à l’expérience de l’équipe dans le transfert de gènes, les chercheurs visent désormais à développer des traitements spécifiques pour inhiber la CDA dans les cellules cancéreuses. Cette avancée pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre l’un des cancers les plus redoutables et difficiles à traiter.
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