L’Égypte ancienne, une civilisation qui nous fascine toujours par son avancement, était particulièrement avancée dans de nombreux domaines, notamment en architecture, en mathématiques et en astronomie. Ce que l’on sait moins, c’est que les Égyptiens excellaient aussi dans le domaine médical. Leurs connaissances et techniques médicales, raffinées et sophistiquées, témoignent d’un désir profond de comprendre et de guérir les maladies corporelles. Leurs efforts pour traiter des affections complexes comme le cancer illustrent cette quête d’excellence médicale, bien avant que la science moderne ne fournisse les outils et les connaissances que nous avons aujourd’hui.
Récemment, des chercheurs de l’Université de Tübingen et de Cambridge ont publié dans la revue *Frontiers in Medicine* une étude révélatrice basée sur l’analyse de crânes anciens. Ces artefacts, découverts dans une nécropole égyptienne, ont fourni des preuves surprenantes des tentatives de traitement chirurgical du cancer il y a 4000 ans. Un crâne, en particulier, présentait des marques de découpe autour de lésions cancéreuses, suggérant des interventions chirurgicales primitives mais remarquablement précises pour l’époque.
Ces incisions, observées sur le crâne d’un homme ayant vécu entre 2687 et 2345 avant notre ère, révèlent une tentative de retirer chirurgicalement des tumeurs métastasées. Les marques nettes indiquent l’utilisation d’instruments métalliques, une prouesse technique pour l’époque qui démontre une compréhension avancée de la nécessité de retirer les tissus malades, bien que ces interventions aient été vraisemblablement effectuées peu de temps avant la mort du patient ou même post-mortem.
La découverte d’un deuxième crâne, celui d’une femme ayant vécu entre 663 et 343 avant notre ère, révèle également des aspects de la médecine égyptienne et de leur approche des soins communautaires. Ce crâne montre non seulement une lésion majeure probablement cancéreuse mais aussi des traces de fractures guéries, témoignant de violences subies et des soins médicaux avancés qui ont suivi. Ces éléments indiquent un niveau de soins médicaux élevé et une probable implication des femmes dans des rôles actifs durant les conflits de l’époque.
Ces analyses montrent que malgré une connaissance médicale avancée, documentée par des textes comme le papyrus Ebers, qui traite de plus de 700 remèdes pour diverses maladies, le cancer restait une maladie difficile à maîtriser. Les pratiques médicales de l’époque, bien que rudimentaires par nos standards actuels, reflètent une volonté de repousser les frontières de la médecine de l’époque.
Enfin, ces découvertes offrent un aperçu non seulement des compétences médicales de l’Égypte ancienne mais aussi de leur structure sociale. Le cas du crâne féminin montre une prise en charge médicale attentive et prolongée, probablement rendue possible par un effort collectif. Cela souligne l’importance accordée au bien-être et à la survie des membres de la communauté, un trait caractéristique qui met en lumière la dimension humaine et solidaire de cette civilisation antique.
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