La dynamique compétitive entre les géants aéronautiques Airbus et Boeing avec la Chine prend une nouvelle tournure avec la montée en puissance de la Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC). Récemment, Air China a amplifié cette concurrence en annonçant l’acquisition de 100 appareils C919, un deal évalué à 10,8 milliards de dollars. Cette commande significative, prévue pour être livrée entre 2024 et 2031, met en lumière la confiance croissante des compagnies chinoises envers les produits aéronautiques nationaux.
Cet élan de COMAC intervient dans un contexte particulièrement difficile pour Boeing, qui continue de gérer les répercussions des crises successives liées à son modèle 737 Max. Ces problèmes ont non seulement érodé la confiance de certains clients, mais ils ont également placé Boeing dans une position délicate face à la concurrence croissante.
Les ambitions de COMAC ne se limitent pas à répondre à la demande intérieure. Le constructeur chinois a clairement des visées internationales, comme en témoignent les débuts réussis du C919 et de l’ARJ21 en Malaisie, suite à une tournée de démonstration en Asie du Sud-Est. Ces événements marquent une étape cruciale dans l’effort de COMAC pour s’établir comme un concurrent sérieux sur le marché global dominé par Airbus et Boeing.
Outre Air China, d’autres compagnies telles que China Eastern et China Southern ont également placé d’importantes commandes de C919, signalant un basculement potentiel dans la répartition du marché de l’aviation en Chine et peut-être à l’international. Le premier C919 a été livré à China Eastern Airlines en décembre 2022, et la compagnie est depuis devenue un fervent supporteur de cet avion, mettant en avant les performances et l’adaptabilité de ce modèle.
Ces initiatives sont soutenues par une industrie de plus en plus robuste, avec plus de 200 entreprises chinoises impliquées dans le développement du C919. Cette synergie industrielle pourrait bien redéfinir les normes de production dans l’aéronautique, avec COMAC au premier plan dans la substitution des importations par des composants locaux et la formation de chaînes d’approvisionnement intégrées.
Cependant, le défi majeur pour COMAC reste l’acceptation globale de ses avions. Actuellement, le C919 n’est certifié que par les autorités chinoises et n’a pas encore reçu l’approbation de l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) ou de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). Malgré cela, l’intérêt croissant pour le C919, y compris de la part de nouveaux acteurs internationaux comme GallopAir du Brunei, montre un potentiel d’expansion notable.
Alors que COMAC continue de développer son portfolio, incluant le développement du C939 pour concurrencer les long-courriers comme l’A350 et le 777X, son impact sur les marchés aéronautiques pourrait bien forcer les géants établis à repenser leurs stratégies. Avec une production prévue pour atteindre 150 appareils par an dans cinq ans, la révolution aéronautique chinoise est bien en marche, promettant de remuer le duopole historique d’Airbus et Boeing.
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