Manuel Valls, personnalité jadis au cœur du pouvoir français en tant que Premier ministre, se retrouve aujourd’hui impliqué dans une initiative en République Démocratique du Congo (RDC) qui suscite des interrogations. Sa carrière, marquée par des positions tranchées telles que son soutien à la politique de fermeté sur l’immigration et la laïcité, a souvent divisé l’opinion publique en France. Après sa tentative infructueuse de se repositionner dans la politique espagnole, Valls a disparu des feux de la rampe politique européenne, avant de resurgir étonnamment à Kinshasa, où sa présence soulève des questions, notamment sur ses liens présumés avec des intérêts financiers controversés en lien avec l’Afrique.
Récemment, la scène politique congolaise a été témoin de l’arrivée de Manuel Valls, nommé à la tête du Centre international de diplomatie francophone (CIDF), un nouveau think-tank selon Africa Intelligence. Ce dernier bénéficie du soutien financier de Tony Kanku Shiku, un homme d’affaires et cousin du président Félix Tshisekedi, qui en est le président d’honneur. Cette connexion pose inévitablement la question de l’impartialité de Valls, qui paraît s’engager dans un rôle qui semble peu en adéquation avec son passé politique.
Le CIDF, bien que toujours en phase de développement, ambitionne de renforcer l’influence politique de la RDC dans la région. Claude Brightman, figure importante du lobbying international connue pour son soutien à Israël, occupe le poste de vice-présidente, ce qui illustre l’ampleur et la portée internationale envisagées pour ce think-tank.
L’expertise de Manuel Valls en matière de relations africaines est cependant moins établie, comparativement à ses expériences antérieures. Sa présence à Kinshasa est d’autant plus questionnable compte tenu des controverses antérieures, notamment ses liens supposés avec Lucien Ebata, un homme d’affaires du Congo-Brazzaville, ce qui avait soulevé des accusations de conflit d’intérêts.
En outre, son engagement précédent sur des questions de politique étrangère, notamment sa position sur le Sahara occidental, montre une tendance à soutenir des causes spécifiques qui pourraient influencer sa réception en RDC. Son plaidoyer pour l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine avait déjà marqué les esprits et pourrait colorer ses intentions actuelles dans la région.
La décision de Félix Tshisekedi de s’associer avec Manuel Valls pour ce projet suscite donc des interrogations légitimes. Quels bénéfices le président congolais espère-t-il tirer de cette collaboration avec un ancien leader politique européen dont la carrière a été entachée de controverses? Cela reste une énigme que seul l’avenir pourra éclaircir.
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