Le gouvernement béninois a-t-il trouvé le moyen de contraindre le Niger à rouvrir ses frontières ? Pour l’heure, personne ne sait si les autorités nigériennes pourraient céder face à la mesure prise par Patrice Talon. Cette décision est en lien avec l’acheminement du pétrole brut nigérien par le pipeline Export. Selon nos informations, « le Bénin a décidé de bloquer l’embarquement du pétrole nigérien, à partir de la plateforme de Sèmè Kpodji, au Bénin où atterrit l’oléoduc ». À en croire les précisions qui ont été apportées par cette source, la décision a été notifiée à la Chine par son ambassadeur.
La société de gestion du pipeline a également eu l’information. De façon plus concrète, les autorités béninoises interdisent l’accès à leurs eaux aux navires qui auront comme mission d’embarquer le pétrole nigérien pour l’exportation. Cette information tombe alors que la station terminale du pipeline Export Niger-Bénin a reçu ses premiers barils de pétrole il y a quelques semaines seulement. Depuis son lieu de production, Agadem, le pétrole parcourt environ 2 000 km, dont 675 en territoire béninois, avant d’arriver à sa destination, le port en eau profonde de Sèmè.
Le Niger dispose des réserves pétrolières estimées à deux milliards de barils pour une production journalière de 110 000 barils, dont 90 000 destinés à l’exportation. L’exploitation de cette réserve pourrait prendre un coup si les autorités nigériennes devraient garder leurs frontières fermées. Depuis la levée des sanctions prononcées par la Cedeao contre le Niger, le pays du général Tiani ne s’est pas montré très souple en rouvrant ses frontières. Alors que Niamey a rouvert ses frontières avec le Nigéria, celles avec le Bénin sont restées fermées jusqu’à ce jour. Malgré tous les appels lancés par les autorités béninoises, la situation est restée inchangée depuis plusieurs mois désormais.
On peut tout de même se poser quelques questions sur l’option des militaires nigériens qui pénalisent les populations des deux côtés. Selon certaines rumeurs, la frontière n’est pas toujours pas ouverte parce que des soldats français seraient présents sur le sol béninois et que Niamey craindrait une attaque. Cette information a été démentie par les autorités béninoises à plusieurs reprises. Mais si la France avait effectivement des militaires au Bénin pour attaquer le Niger, la station terminale du pipeline Export Niger-Bénin ne serait-elle pas le premier point à attaquer ? Les militaires nigériens ne sacrifient-ils pas le bien-être de leur population au profit d’une lutte contre la France en gardant la frontière fermée ? Autant de questions qu’il convient de se poser face à la position assez raide des dirigeants de Niamey.
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