Obtenir un visa Schengen représente un défi majeur pour de nombreux Africains. Les ambassades européennes, particulièrement en France, imposent des processus rigoureux et souvent perçus comme arbitraires. Les candidats doivent fournir une multitude de justificatifs, prouver leur situation financière stable et leurs liens forts avec leur pays d’origine pour dissiper les doutes sur leur intention de retour. Cette rigueur dans le traitement des demandes crée une barrière conséquente pour ceux aspirant à voyager, étudier ou travailler en Europe.
Récemment, une modification importante a été apportée par l’Union européenne dans la politique de délivrance des visas à un pays africain spécifique: l’Ethiopie. Historiquement bénéficiant d’un régime de faveur, les ressortissants éthiopiens voyaient leurs demandes traitées plus rapidement et avec moins de justificatifs. Cependant, cette exemption est désormais révolue.
La décision du Conseil de l’Union européenne, qui prend effet immédiatement, impose désormais aux Éthiopiens l’obtention de visas à entrée unique, prolongeant le délai d’attente à un mois et demi. De plus, même les détenteurs de passeports diplomatiques devront effectuer les démarches, une pratique jusqu’alors inédite pour eux. Ces changements reflètent une stratégie de l’UE pour exercer une pression sur l’Éthiopie afin de coopérer davantage dans la réadmission des migrants refusés en Europe.
La réaction de l’Éthiopie ne s’est pas fait attendre. L’ambassade d’Éthiopie à Bruxelles appelle l’Union européenne à reconsidérer sa décision, soulignant l’importance de la collaboration en cours pour gérer la situation des migrants éthiopiens. Il est à noter que cette mesure n’est pas isolée. Dans le passé, un autre pays africain, la Gambie a également été ciblé par des politiques de visa plus strictes de l’UE, utilisées comme levier pour encourager la coopération en matière de réadmission des migrants. Ces exemples montrent que l’Union européenne est prête à utiliser sa politique de visas comme un outil de politique étrangère pour atteindre ses objectifs migratoires.
Alors que l’Éthiopie appelle à une révision de cette politique sévère, l’impact de cette décision sur les relations futures entre l’Éthiopie et l’Union européenne reste incertain. Cette évolution montre que l’UE ne compte pas renoncer à l’utilisation des visas comme un moyen de pression politique et diplomatique.
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