Maghreb: voici ce que coûte la production d’une station de 100.000 m3/j par an

Photo Joseph Barrientos - Unsplash

Face aux défis du stress hydrique et à la rareté des précipitations, l’Algérie a pris des mesures stratégiques en investissant massivement dans le dessalement de l’eau de mer. Actuellement, le pays dispose de 14 stations de dessalement capables de produire 2,3 millions de mètres cubes d’eau par jour. De plus, cinq nouvelles stations sont en cours de construction dans plusieurs wilayas, et leur mise en service imminente portera la capacité de production à un niveau encore plus élevé.

L’ambitieux programme de dessalement algérien ne s’arrête pas là. À partir de 2025, six autres stations, chacune capable de produire 300 000 mètres cubes par jour, seront ajoutées au réseau. Ces infrastructures permettront de répondre à environ 60 % des besoins en eau potable des wilayas côtières, avec une distribution qui s’étendra progressivement vers le sud sur une distance de 150 km.

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Le coût du dessalement reste cependant un enjeu majeur. Les stations de grande capacité, dépassant les 100 000 mètres cubes par jour, engendrent des coûts de production importants, estimés à 22 millions de dollars par an pour chaque station de cette envergure. Malgré ces dépenses, le potentiel économique du dessalement est significatif. Par exemple, une station de 100 000 mètres cubes par jour peut produire près d’un million de tonnes de chlorure de sodium annuellement, générant ainsi des recettes de l’ordre de 65 millions de dollars.

Lors d’une récente journée parlementaire organisée à l’Assemblée populaire nationale, plusieurs experts ont souligné l’importance de diversifier les sources d’énergie utilisées dans le dessalement. Recourir aux énergies renouvelables, comme le solaire et l’hydrogène vert, pourrait considérablement réduire les coûts énergétiques. L’idée de petites stations de production d’électricité intégrées aux unités de dessalement a également été avancée comme une solution innovante pour diminuer les dépenses.

Par ailleurs, la production locale des équipements de dessalement et la création d’une usine de fabrication de membranes d’osmose inverse sont des priorités pour renforcer l’autosuffisance du secteur. L’assistant du PDG de l’Algerian Energy Company, Mouloud Hachlaf, a noté que les nouvelles stations, réalisées par des entreprises nationales, sont construites en des délais nettement plus courts comparés à celles réalisées par des partenaires étrangers.

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