La Chine a longtemps exercé un quasi-monopole sur le marché des terres rares, ces métaux cruciaux pour la technologie moderne et la transition écologique. Contrôlant près de 98 % des terres rares utilisées dans l’Union européenne, la Chine a imposé sa prééminence dans le secteur, rendant les économies européennes notablement dépendantes de ses exportations. Cette hégémonie chinoise a aussi permis à Pékin de dominer le marché des voitures électriques en Europe, accentuant ainsi les enjeux géostratégiques autour de ces ressources vitales.
Ce 6 juin, un revirement potentiel a été annoncé par un groupe minier norvégien qui pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs dans l’exploitation des terres rares. Le gisement, situé dans le sud-est de la Norvège, nommé Fensfeltet, a été identifié comme le plus grand de son genre en Europe, surpassant largement les estimations précédentes, y compris celles du gisement de Kiruna en Suède.
D’après les déclarations de Rare Earths Norway, la compagnie derrière cette découverte, Fensfeltet abriterait environ 8,8 millions de tonnes de ces métaux précieux. Une exploration minutieuse, qui a inclus trois ans de forages intensifs et d’analyses approfondies, a abouti à cette première estimation impressionnante. La mine pourrait devenir une source capitale de matériaux essentiels pour les technologies vertes comme les éoliennes et les véhicules électriques.
Le début de l’exploitation de Fensfeltet est envisagé pour 2030 avec un investissement initial estimé à 867 millions d’euros pour la première phase du projet. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’Europe cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs externes donc de la Chine. Rare Earths Norway envisage de développer une chaîne de valeur complète et intégrée, de l’extraction des minerais à la production d’aimants, tout en minimisant l’impact environnemental et climatique.
Cette découverte marque un tournant potentiel dans la diversification des sources d’approvisionnement en terres rares en Europe. Elle représente non seulement une avancée significative pour l’industrie minière européenne, mais également une étape cruciale vers l’indépendance stratégique du continent dans des secteurs clés de l’économie future.
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