Dans la soirée de ce jeudi 18 juillet 2024, l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (Iajp) a ouvert les activités de ce troisième trimestre de l’année par une conférence animée par le Père Raymond Bernard Goudjo. C’était une occasion pour ce Docteur en Théologie, spécialiste de la morale sociale, directeur fondateur de l’Iajp et directeur national de la Caritas Bénin d’exposer ses réflexions sur le thème : « La coopération internationale : Un regard critique et éthique sur sa contribution au développement » retenu pour la soirée. Il n’a pu s’empêcher de faire des pronostics sur l’avenir de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes).
Après les clarifications conceptuelles, le conférencier s’est attaqué au sujet et s’est évertué à décortiquer le thème. Il a ainsi abordé les défis auxquels la coopération internationale est confrontée et notamment remis en cause la neutralité du champs politique qui est le terrain qui guide toute coopération contemporaine. Partant de ce constat, il s’interroge sur les choix qui ont été opérés par les dirigeants des pays de l’Aes. « En minimisant l’impact du départ des pays de l’Aes par des arguments a prudemment filtrés avec des pincettes, les chefs d’État putschistes du Sahel ont-il été bien renseignés et conseillés ?», s’est interrogé le conférencier.
« Posons-nous aussi cette question : Est-ce que la réalité politique dans toute la complexité du relationnel est aussi simple que de clamer dans des discours idéologiques et populiste ? Ne dit-on pas généralement que l’idéologue, c’est celui qui se faisant prestidigitateur, c’est un génie à construire une pyramide sur un seul de ses sommets », a-t-il poursuivi dans sa réflexion. Ce fut également l’occasion pour lui de donner son avis personnel sur l’avenir de cette alliance des Etats du Sahel. Sans être pour ou contre cette initiative des pays qui ont quitté la Cedeao, il se contente de s’interroger.
«L’Aes détruit certains de ses enfants pour pouvoir grandir. Il crée la haine à l’intérieur. Je me pose des questions là-dessus à partir du moment où vous sacrifiez certains de vos enfants contre leur gré parce qu’ils ne peuvent pas exprimer leur opinion. Vous sapez vos projets à la base. Ce n’est pas moi qui suis en train de souhaiter, c’est les faits que j’observe et on écoute», a fait savoir Raymond Bernard Goudjo.
Il a identifié certaines faiblesses qui se remarquent dans le comportement des dirigeants de l’Aes. Il s’agit selon lui de la logique de la pensée unique qui est instaurée dans ces pays. Pour lui, la pensée de ces dirigeants « est en train de s’essouffler parce qu’ils refusent de s’ouvrir à ce que pensent d’autres personnes qui d’autres natifs, qui disent qu’ils veulent oser penser et ne pas penser comme eux ».
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