Europe: l’expulsion de 5 maghrébins crée une grosse polémique

Des policiers belges

L’expulsion des migrants et des étrangers sous obligation de quitter le territoire européen est un sujet de controverse récurrent. Cette pratique, souvent justifiée par des motifs de sécurité nationale ou de gestion des flux migratoires, soulève régulièrement des questions sur le respect des droits humains et la proportionnalité des mesures employées. Les procédures d’expulsion, parfois accompagnées de méthodes coercitives, font l’objet de critiques de la part d’organisations de défense des droits de l’homme et de collectifs citoyens qui dénoncent des traitements inhumains et dégradants.

Une récente manifestation à Vottem, en Belgique, illustre les tensions autour de cette question. Le Collectif de résistance aux centres pour étrangers (CRACPE) a organisé un rassemblement pour protester contre ce qu’il qualifie d‘ »expulsions violentes » de migrants vers le Maroc. Une cinquantaine de personnes se sont réunies devant le centre de détention local pour exprimer leur opposition à la politique migratoire belge.

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France Arets, porte-parole du CRACPE, a mis en lumière un incident survenu le 18 juin, impliquant l’expulsion de cinq ressortissants marocains. Selon ses déclarations, ces personnes auraient été soumises à un traitement brutal lors de leur transfert vers Casablanca. L’usage excessif de la force est notamment pointé du doigt, avec des allégations de ligotage et d’embarquement forcé à l’arrière d’un avion commercial. Les blessures constatées sur l’un des expulsés à son arrivée – hématomes et dent cassée – soulèvent des interrogations quant aux méthodes employées.

Le collectif s’inquiète également de l’intensification des expulsions depuis la signature d’un accord entre la Belgique et le Maroc en avril 2024. Cette augmentation des renvois s’inscrit dans un contexte politique européen marqué par la montée en puissance des mouvements de droite et d’extrême droite. Le CRACPE redoute que cette tendance ne conduise à un durcissement généralisé des politiques migratoires sur le continent.

Les manifestants ont aussi exprimé leur préoccupation face à l’expansion du réseau de centres fermés pour étrangers. L’annonce de l’ouverture prochaine d’une nouvelle structure à Jumet, près de Charleroi, est perçue comme un signe supplémentaire de cette orientation restrictive. Le parallèle est établi avec la situation en Italie, où le gouvernement de Giorgia Meloni a obtenu l’autorisation de créer deux centres de détention de grande capacité en Albanie, destinés à accueillir les migrants arrivant par la Méditerranée.

Cette polémique autour des expulsions vers le Maroc s’inscrit dans un débat plus large sur la gestion des migrations en Europe. Elle met en lumière les tensions entre les impératifs de contrôle des frontières et le respect des droits fondamentaux des personnes migrantes. Les critiques formulées par le CRACPE et d’autres organisations similaires appellent à une réflexion approfondie sur les méthodes d’application des politiques migratoires et leurs conséquences humaines.

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