Les relations franco-turques traversent une nouvelle zone de turbulence. Le statut des établissements scolaires français en Turquie cristallise les tensions entre les deux pays. Le nœud du problème réside dans la demande persistante d’Ankara d’obtenir une forme de réciprocité. Les autorités turques souhaitent en effet pouvoir implanter et faire reconnaître officiellement des écoles turques sur le sol français. Cette revendication, présentée comme une condition sine qua non par la Turquie, se heurte à la réticence de Paris, créant ainsi une impasse diplomatique. L’enjeu est de taille, car en l’absence d’un accord, les conséquences pour les écoles françaises en Turquie pourraient être significatives, notamment en termes d’effectifs et de rayonnement culturel.
Le ministre turc de l’Education, Yusuf Tekin, n’a pas mâché ses mots dans un entretien accordé au journal Haberturk. Il a vivement critiqué ce qu’il perçoit comme de « l’arrogance » de la part de la France dans la gestion de ce dossier. Selon lui, la résolution du problème passe par la conclusion d’un accord bilatéral, une proposition que la partie française semble, à ses yeux, rejeter. Cette situation de blocage exacerbe les frustrations côté turc.
La France, pour sa part, affiche une posture plus conciliante. L’ambassadrice de France à Ankara, Isabelle Dumont, a réaffirmé la volonté de son pays de poursuivre les négociations. Elle a souligné l’importance historique de ces établissements dans le renforcement des liens bilatéraux, exprimant la détermination de Paris à trouver une issue favorable.
Cependant, la menace qui pèse sur l’avenir des écoles françaises en Turquie est bien réelle. Un courrier de l’Ambassade de France à Ankara, adressé aux parents d’élèves, a sonné l’alarme. Dès la rentrée 2024-2025, les élèves de nationalité turque pourraient se voir refuser l’accès à ces établissements. Une telle mesure aurait un impact considérable, étant donné qu’ils constituent la majorité des effectifs.
Le ministre turc de l’Education a également remis en question le statut actuel de ces écoles. Il a rappelé que leur vocation initiale était d’accueillir les enfants du personnel diplomatique, et non des élèves turcs. Cette situation, selon lui, contrevient à la législation en vigueur.
Par ailleurs, des rumeurs relayées par la presse turque ont ajouté de l’huile sur le feu. Elles faisaient état d’une supposée volonté d’Ankara d’imposer des cours de religion dans les programmes des écoles françaises. Le ministre turc a fermement démenti ces allégations, les qualifiant de « mensonge flagrant » et de « désinformation immorale ».
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