La Russie s’impose comme un acteur majeur sur le marché mondial des céréales, occupant une position dominante dans les exportations. Avec une production annuelle considérable, le pays fournit une part significative du blé, de l’orge et du maïs consommés à l’échelle internationale. Cependant, le conflit en Ukraine a entraîné une surveillance accrue de ses activités commerciales, suscitant des interrogations sur la stabilité de l’approvisionnement et les implications géopolitiques de cette dépendance alimentaire. Malgré ces tensions, la Russie maintient sa position de fournisseur clé pour de nombreux pays importateurs, notamment en Afrique du Nord.
La Tunisie illustre parfaitement cette tendance croissante à s’appuyer sur les céréales russes. Le pays maghrébin a considérablement augmenté ses importations en provenance de Russie, triplant ses achats pour atteindre 1,1 million de tonnes lors de la campagne 2023/2024. Cette hausse spectaculaire concerne principalement le blé, qui représente désormais 39% des importations totales de cette céréale par la Tunisie.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte régional plus large, où d’autres pays d’Afrique du Nord, tels que l’Égypte et l’Algérie, renforcent également leurs liens commerciaux avec Moscou dans le secteur céréalier. La Tunisie se démarque toutefois par l’ampleur de son virage vers les produits russes.
L’intérêt croissant de la Tunisie pour les céréales russes ne se limite pas au blé. Le pays a exprimé sa volonté d’élargir la gamme des produits importés, incluant l’orge, le maïs pour ne citer que ceux-là. Cette diversification témoigne d’une stratégie visant à renforcer la sécurité alimentaire nationale.
Les autorités tunisiennes envisagent de formaliser cette relation commerciale privilégiée à travers un accord bilatéral avec la Russie. Cette démarche marquerait un changement significatif par rapport aux pratiques d’approvisionnement traditionnelles du pays, basées sur des appels d’offres publics.
L’objectif de la Tunisie est clair : garantir un approvisionnement stable en céréales, élément crucial pour sa sécurité alimentaire. Face aux défis climatiques et aux incertitudes géopolitiques, le pays cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement tout en s’assurant une certaine prévisibilité des livraisons.
Ce rapprochement entre la Tunisie et la Russie dans le domaine céréalier soulève des questions sur les implications à long terme pour l’économie et la diplomatie tunisiennes. Il reflète également les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays importateurs de céréales, contraints de naviguer entre les impératifs de sécurité alimentaire et les considérations géopolitiques.
Alors que la Tunisie renforce ses liens avec la Russie dans ce secteur stratégique, il reste à voir comment cela affectera ses relations avec d’autres partenaires commerciaux et quelle sera la réaction de la communauté internationale face à cette dépendance croissante.
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