Maghreb : la baisse de la fécondité menace la croissance économique de cet état

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L’interaction entre démographie et économie suscite un intérêt considérable dans les sphères académiques et politiques. Cette relation complexe, source de débats animés, revêt une importance particulière pour les pays en développement et les économies émergentes. Les variations démographiques, qu’il s’agisse d’une croissance rapide ou d’un déclin, ont des répercussions profondes sur le tissu économique et social d’une nation.

La Tunisie offre un exemple éloquent de cette dynamique. Selon les données récentes de l’Institut national de la statistique (INS), le pays connaît une transformation démographique marquée, caractérisée par une baisse significative du taux de natalité. Cette évolution se manifeste par une réduction de la taille moyenne des ménages, passant de 5 membres dans les années 1990 à 3,8 aujourd’hui. Parallèlement, le taux de fécondité a chuté de manière spectaculaire, passant de 6 enfants par femme dans les années 1970 à moins de 2 actuellement.

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Ces changements démographiques s’accompagnent d’autres tendances sociétales notables. L’âge moyen du mariage pour les femmes tunisiennes a augmenté de six ans depuis les années 1980, atteignant désormais 30 ans. Cette évolution reflète des mutations profondes dans les comportements sociaux et les aspirations individuelles.

Les implications économiques de ces tendances sont multiples et complexes. D’une part, la diminution de la population active potentielle pourrait freiner la croissance économique à long terme. Une main-d’œuvre réduite peut entraîner des pénuries dans certains secteurs, limitant ainsi la capacité de production de l’économie tunisienne.

D’autre part, le vieillissement de la population exerce une pression croissante sur le système de sécurité sociale. Le financement des retraites devient un défi majeur, comme en témoignent les difficultés financières de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En 2021, cette institution a enregistré un déficit de 1,27 milliard de dinars, un chiffre qui s’est encore aggravé l’année suivante.

Le secteur des biens et services destinés aux enfants est également susceptible de subir les effets de cette transition démographique. La baisse de la natalité peut entraîner une contraction de la demande pour les produits et services liés à la petite enfance, affectant potentiellement les entreprises opérant dans ce domaine.

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Face à ces défis, les politiques gouvernementales devront s’adapter. Les stratégies de planification familiale, les politiques d’immigration et les mesures de soutien aux familles devront être repensées pour répondre aux nouvelles réalités démographiques et économiques du pays.

La situation tunisienne illustre la nécessité d’une approche holistique du développement économique. Les solutions partielles s’avèrent souvent inefficaces pour générer une croissance soutenue. Il est crucial pour le pays de trouver un équilibre entre les dynamiques démographiques et les objectifs de croissance économique, tout en tenant compte des implications sociales à long terme.

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