Alors que les Forces Armées Maliennes (FAMa) poursuivent leur offensive dans le nord du pays, les récents événements à Tinzaouatene ont suscité une vague de réactions contrastées. D’un côté, la presse occidentale semble se délecter des revers subis par l’armée malienne et ses alliés russes. De l’autre, les autorités maliennes réaffirment leur détermination à reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national, malgré les obstacles rencontrés.
La situation au Mali demeure complexe, avec une insurrection qui perdure depuis plus d’une décennie. Les FAMa, soutenues par des instructeurs russes, font face à une coalition hétéroclite de groupes armés, alliant rebelles touaregs et djihadistes. Cette configuration mouvante du conflit rend chaque avancée précaire et chaque revers potentiellement lourd de conséquences.
Une offensive face à une résistance acharnée
Le 19 juillet 2024, les FAMa ont lancé une vaste opération de stabilisation dans les secteurs d’In-Afarak et de Tinzaouatene. Selon les responsables militaires, cette manœuvre s’inscrit dans une stratégie plus large visant à étendre l’autorité de l’État sur des zones jusqu’alors contrôlées par divers groupes armés. Le 22 juillet, les forces maliennes ont réussi à prendre le contrôle d’In-Afarak, une localité située à 122 km au nord-ouest de Tessalit, marquant ainsi une avancée significative.
Cependant, l’offensive s’est heurtée à une résistance féroce aux abords de Tinzaouatene, ville frontalière avec l’Algérie. Le 25 juillet, les FAMa ont essuyé une première attaque, qu’elles sont parvenues à repousser en infligeant de lourdes pertes à l’ennemi. Mais la situation s’est rapidement détériorée. Profitant de conditions météorologiques défavorables, notamment une tempête de sable, les groupes armés ont réussi à se réorganiser et à recevoir des renforts.
Le 26 juillet, les combats ont redoublé d’intensité. Une coalition opportuniste regroupant l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a lancé plusieurs attaques suicides contre les positions maliennes. Encerclée, l’unité des FAMa s’est retrouvée dans une situation critique avant l’arrivée des renforts. Une situation confirmée par les forces maliennes.
Un bilan contrasté et des leçons à tirer
Le bilan de ces affrontements est lourd pour l’armée malienne, qui reconnaît des pertes importantes en vies humaines et en matériel. Cependant, les autorités maliennes soulignent que ces revers ne remettent pas en cause leur détermination à exercer leur autorité sur l’ensemble du territoire national. Elles mettent en avant la prise de contrôle d’In-Afarak comme preuve de leur capacité à progresser malgré l’adversité.
L’État-major général des armées a annoncé qu’une analyse détaillée des événements était en cours afin d’en tirer les leçons nécessaires et de réadapter la stratégie de sécurisation et de stabilisation. Cette démarche témoigne d’une volonté de s’adapter face à un ennemi qui a démontré sa capacité à se coordonner et à exploiter les faiblesses de l’armée malienne.
L’occident intéressé par les déboires de l’armée régulière
Pendant ce temps, la presse occidentale semble se focaliser sur les revers subis par les FAMa et leurs alliés russes, omettant souvent de mentionner les gains territoriaux réalisés par l’armée malienne. Certains médias ont notamment relayé des informations faisant état de lourdes pertes du côté des russes et de l’armée malienne, sans aborder les récents gains de territoires.
Cette couverture médiatique partiale illustre les tensions géopolitiques qui sous-tendent le conflit malien. Alors que le pays s’est éloigné de ses partenaires occidentaux traditionnels pour se rapprocher de la Russie, chaque développement négatif sur le terrain est scruté et interprété à l’aune de ces rivalités d’influence.
Dans ce contexte, les autorités maliennes appellent la population à rester sereine et à continuer de soutenir les efforts des FAMa. Elles soulignent l’importance des informations fournies par les citoyens dans la lutte contre les « ennemis de la paix ». Cette approche, misant sur la collaboration entre l’armée et la population, pourrait s’avérer cruciale dans la poursuite des opérations de stabilisation.
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