Or en Afrique : ce pays veut expulser les étrangers actifs dans le secteur illégal

Minerai d'or (Photo DR)

L’Afrique, continent aux richesses minérales considérables, abrite près d’un tiers des réserves mondiales d’or. Cette ressource précieuse, convoitée depuis des siècles, joue un rôle crucial dans l’économie de nombreux pays africains. Le Burkina Faso, en particulier, a connu une croissance significative de son secteur aurifère au cours des dernières décennies, devenant le quatrième producteur d’or en Afrique. Cependant, cette manne attire aussi son lot de défis, notamment l’exploitation illégale et ses conséquences néfastes sur l’environnement et l’économie nationale.

Face à l’ampleur croissante de l’orpaillage illégal, le gouvernement burkinabè a récemment pris des mesures drastiques. Une délégation gouvernementale, composée du ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, et du ministre délégué en charge de la Sécurité, Mahamadou Sana, s’est rendue sur un site d’exploitation aurifère à Diarabakoko, dans la commune de Banfora, le 2 juillet 2024.

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Constatant l’étendue des dégâts environnementaux causés par cette activité illicite, les autorités ont ordonné l’arrêt immédiat des travaux sur les sites concernés. Le ministre Gouba a souligné que cette exploitation « sauvage » était principalement menée par des étrangers, avec la complicité de certains ressortissants burkinabè.

Pour endiguer ce phénomène, le gouvernement a annoncé une série de mesures coercitives. Parmi celles-ci, le retrait des titres de séjour des étrangers impliqués dans ces activités illégales et leur expulsion du territoire national. Les autorités prévoient également de révoquer les permis de recherche et d’exploitation semi-mécanisée des personnes ayant facilité ces pratiques illicites.

La saisie administrative des équipements utilisés sur ces sites constitue une autre mesure phare. Selon le ministre Gouba, une soixantaine de machines, d’une valeur unitaire d’environ 600 millions de francs CFA, ont été identifiées. Le ministre Sana a précisé que ces engins, notamment des pelles hydrauliques, pourraient être réaffectés aux Forces de défense et de sécurité (FDS) pour soutenir la lutte contre le terrorisme.

Les autorités burkinabè ont également appelé à une mobilisation des FDS pour cartographier l’ensemble des zones concernées et identifier d’éventuels sites d’exploitation cachés, particulièrement dans les régions difficiles d’accès. Des enquêtes sont en cours pour identifier tous les complices de ces activités illégales et engager des poursuites judiciaires.

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Cette initiative gouvernementale s’inscrit dans un contexte plus large de protection des ressources naturelles et de la souveraineté nationale. Tout en réaffirmant l’hospitalité traditionnelle du Burkina Faso, les autorités ont clairement signifié leur détermination à protéger l’environnement et les intérêts du pays contre toute forme d’exploitation abusive. La démarche du Burkina Faso soulève des questions importantes sur la gestion des ressources naturelles en Afrique et montre les dégâts de la lutte contre l’exploitation illégale.

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