Le racisme est un problème qui secoue les sociétés à travers le monde. Récemment, à Bordeaux, une policière d’origine maghrébine a décidé de briser le silence en portant plainte pour harcèlement moral contre son supérieur, dénonçant un climat de racisme persistant au sein de son unité. Cette affaire, qui met en lumière des tensions internes au sein de la police, soulève des questions sur le traitement réservé aux minorités au sein des institutions publiques.
La policière, qui travaille depuis près de 25 ans dans le service des « Violences intrafamiliales » au commissariat de Bordeaux, décrit un environnement de travail où elle a été fréquemment ramenée à ses origines maghrébines. Selon ses déclarations, son supérieur hiérarchique a multiplié les remarques offensantes, non seulement à son égard, mais également envers d’autres collègues féminines du service. Ces commentaires allaient de propos racistes à des remarques sexistes et homophobes, créant ainsi une atmosphère de travail jugée « hostile et offensante ».
Son avocat, Maxime Cessieux, raconte un incident marquant où le brigadier-chef aurait hurlé sur la plaignante et une collègue pendant quarante minutes, utilisant un langage dégradant et menaçant. Le harcèlement verbal incluait des propos tels que « couscous, il est prêt le couscous ? », et des déclarations politiques provocatrices comme « je vais voter Marine Le Pen aux prochaines élections », contribuant à un sentiment constant de dévalorisation et d’exclusion.
Malgré des tentatives de recours à sa hiérarchie et au syndicat, la policière affirme que ses plaintes n’ont pas été prises en considération, ce qui l’a finalement poussée à quitter son poste. Son avocat critique le manque de réponse de la part des autorités, soulignant que sa cliente non seulement a dû quitter un environnement de travail toxique, mais se voit également privée de la protection fonctionnelle qui aurait dû lui être accordée.
La procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, a confirmé que deux plaintes pour harcèlement moral ont été déposées par des policières contre leur supérieur, bien qu’une seule d’entre elles évoque explicitement des propos racistes. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a ouvert une enquête pour vérifier la véracité des faits rapportés, mais à ce jour, aucun élément n’a permis de confirmer ou d’infirmer les accusations.
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