Le massacre de Thiaroye, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944, demeure un événement marquant et traumatisant dans l’histoire du Sénégal et de l’Afrique. À cette date, au camp militaire de Thiaroye, des tirailleurs sénégalais, récemment rapatriés, furent abattus sur ordre d’officiers de l’armée française. Ils réclamaient alors leurs arriérés de solde, un geste qui leur a coûté la vie. Selon les autorités françaises de l’époque, au moins 35 tirailleurs furent tués. Cependant, de nombreux historiens remettent en cause ce chiffre, estimant que les pertes humaines sont beaucoup plus élevées.
Ce dimanche 28 juillet, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagi à la décision de Paris de reconnaître à titre posthume six tirailleurs comme « morts pour la France ». Cette reconnaissance a été faite par l’Office national français des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) par une décision datée du 18 juin. Sur son compte Facebook, Sonko n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Pourquoi cette subite « prise de conscience » alors que le Sénégal s’apprête à donner un nouveau sens à ce douloureux souvenir, avec la célébration du 80ᵉ anniversaire cette année ? Je tiens à rappeler à la France qu’elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés… »
Le Premier ministre a également appelé le gouvernement français à revoir sa copie en ce qui concerne certains évènements qui ont marqué l’histoire de l’Afrique. Sonko a signifié que le Sénégal entendait commémorer le drame de Thiaroye d’une manière différente à l’avenir, suggérant un renouvellement dans la manière dont cet événement tragique est rappelé et honoré.
La mention « morts pour la France » attribuée aux six tirailleurs est la première reconnaissance officielle de la part des autorités françaises. Selon des sources concordantes, cette décision pourrait être étendue à d’autres victimes, dès que leur identité exacte sera établie.
Ce massacre reste un sujet sensible et douloureux, avec des zones d’ombre persistantes concernant le nombre exact de victimes et les lieux d’inhumation. Le souvenir de cette tragédie est encore vivace au Sénégal, alimentant un sentiment de perte et d’injustice parmi les descendants des tirailleurs et dans la société sénégalaise en général.
Laisser un commentaire