La Commission européenne a récemment décidé de réintroduire des droits de douane sur les exportations ukrainiennes d’œufs, d’avoine et de sucre, marquant ainsi la fin d’une exemption temporaire mise en place à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette décision, qui entre en vigueur en juin 2025, répond à la pression croissante des agriculteurs européens mécontents des importations à bas prix en provenance d’Ukraine.
En juin 2022, l’Union européenne avait ouvert ses frontières aux produits agricoles ukrainiens pour soutenir Kiev face aux perturbations causées par la guerre. L’Ukraine, confrontée au blocus russe de la mer Noire, avait alors réorienté ses exportations vers le marché européen, devenant rapidement un fournisseur majeur pour l’UE. En 2023, l’Ukraine représentait 7 % des importations agroalimentaires de l’UE, se classant derrière le Brésil et le Royaume-Uni.
Cette afflux de produits ukrainiens, particulièrement compétitifs, a provoqué une montée des tensions parmi les agriculteurs européens, qui craignent pour leur survie économique. Face à ces préoccupations, la Commission européenne a réagi en réintroduisant des contingents tarifaires pour certains produits, une mesure qui s’appliquera jusqu’en 2025. Pour l’avoine, le sucre et les œufs, des droits de douane seront imposés dès que les exportations ukrainiennes dépasseront les niveaux moyens annuels observés entre mi-2021 et fin 2023.
L’application de ces mesures a été déclenchée en juin pour l’avoine et en juillet pour les œufs et le sucre, après que leurs exportations ont dépassé les quotas annuels. En 2022, l’Ukraine a exporté 7 000 tonnes d’avoine à travers le monde, un chiffre qui a grimpé à 11 173 tonnes entre juillet 2023 et mai 2024, incluant des destinations comme l’Inde, l’Irak, et la Turquie, outre l’UE.
Les organisations agricoles européennes, telles que l’interprofession française de l’œuf (CNPO), ont exprimé leurs préoccupations quant à l’efficacité de ces mesures pour limiter les importations ukrainiennes. Elles soulignent le différentiel de coût de production entre l’Ukraine et l’UE, qui pourrait continuer à favoriser les importations à bas prix malgré les nouveaux tarifs douaniers.
Ainsi, la réintroduction des droits de douane sur certains produits ukrainiens par l’UE vise à protéger ses agriculteurs tout en cherchant un équilibre entre soutien à l’Ukraine et préservation des intérêts économiques internes.
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