Kemi Seba dispose désormais d’un passeport diplomatique nigérien. Il a fait l’annonce ce dimanche 4 août par le biais d’une publication sur le réseau social x anciennement baptisé Twitter. Pour le président de l’Ong Urgences panafricanistes, il s’agit d’une réponse à la procédure enclenchée contre lui par la France.
« En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité commise par la Françafrique contre ma personne, le Général révolutionnaire et visionnaire Abdourahamane Tiani, chef de l’État du Niger, accompagné des valeureux membres du CNSP a décidé de m’octroyer le passeport diplomatique, eu égard au combat que je mène depuis 25 ans pour l’Afrique, ce au péril de ma vie », a laissé lire Kemi Seba sur le réseau social qui portait un oiseau bleu.
Il estime que disposer d’un passeport diplomatique du Niger, représente un soutien des autorités nigériennes. « Lorsque vous vous battez pour votre peuple, vous recevrez toujours le soutien de ceux qui, comme vous, luttent pour le bien-être de notre peuple », indique-t-il. « In fine, les autorités françaises pensaient m’enterrer, alors qu’en me persécutant, elles ont, une fois encore, contribué involontairement à me renforcer », a-t-il ajouté. Notons qu’il y a moins d’un mois, Kemi Seba avait perdu sa nationalité. Par un décret publié au journal officiel de la République française (et relayé par la presse française) Paris a officialisé la perte de nationalité française de Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi. Cette décision, prise par le Conseil d’État, marque l’aboutissement d’une procédure initiée par le ministère de l’Intérieur en début d’année.
L’activiste de 42 ans, connu pour ses positions panafricanistes et ses critiques virulentes envers la politique néocoloniale française en Afrique, avait défrayé la chronique en brûlant publiquement son passeport français lors d’une conférence de presse à Fleury-Mérogis. Récemment, il avait suscité la polémique au Bénin suite aux déclarations qu’il a faites lors d’un voyage effectué à Niamey. «L’armée française a engagé des légionnaires, noirs de peau, qui se font passer pour des militaires béninois et qui forment une partie de la population qu’ils ont réussi à manipuler, à instrumentaliser et à faire croire que l’ennemi, c’étaient des pays qui, comme par hasard, s’opposaient à l’influence française. Des pays comme le Niger, des pays comme le Mali, des pays comme le Burkina Faso», avait déclaré Kemi Seba. Ces mots avaient suscité une série de réactions au sein de l’opinion publique béninoise. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, ces déclarations du panafricaniste s’inscrivent dans le registre d’une «nouvelle campagne de destruction et de déstabilisation du Bénin». Pour l’heure, l’activiste béninois continue d’être ferme dans ses prises de position contre la France.
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