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Bénin: un agriculteur se donne la mort

La détresse silencieuse des paysans, un phénomène mondial qui n’épargne pas l’Afrique, vient de frapper à nouveau au Bénin. Dans un monde où l’agriculture est soumise à des pressions croissantes – changements climatiques, volatilité des marchés, endettement – les cultivateurs font face à des défis qui dépassent souvent le simple cadre professionnel. Cette réalité, tristement illustrée par de nombreux cas de suicides d’agriculteurs en Europe, en Inde ou aux États-Unis, trouve un nouvel écho dans la tragédie qui s’est déroulée récemment à Djougou, au nord du Bénin.

Un drame au cœur des champs

Le 8 août 2024, la communauté de Tchakaou Pèhoun, dans l’arrondissement de Pélébina, s’est réveillée sous le choc d’une nouvelle bouleversante. Un agriculteur de 55 ans a été découvert sans vie dans son champ de maïs, ayant mis fin à ses jours par pendaison. Ce père de famille, marié et père de quatre enfants, dont deux fils déjà engagés dans la vie active, laisse derrière lui une communauté perplexe et endeuillée.

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L’aube s’était à peine levée quand l’absence de l’homme a été remarquée. Les recherches, d’abord vaines, ont conduit la famille jusqu’au champ où le drame s’est noué. L’image du paysan suspendu à un arbre au milieu de ses cultures, utilisant une échelle comme dernier marchepied vers l’irréparable, restera gravée dans les mémoires comme un symbole poignant du désespoir qui peut habiter le monde rural.

Les racines d’un mal profond

Alors que l’enquête débute à peine, aucun motif évident ne semble expliquer ce geste extrême. Cette absence apparente de raison rend le drame d’autant plus troublant et soulève des questions sur les pressions invisibles qui pèsent sur les épaules des agriculteurs. La détresse paysanne, souvent associée à des difficultés financières ou à l’isolement social, peut prendre des formes multiples et insidieuses, difficiles à détecter même pour les proches.

Ce drame béninois fait écho à une problématique globale qui touche le secteur agricole. De la France à l’Australie, en passant par l’Inde, les agriculteurs font face à des défis communs : l’instabilité des revenus, la pression foncière, l’endettement chronique et l’adaptation forcée à des normes environnementales toujours plus strictes. Ces contraintes, couplées à un sentiment d’impuissance face aux aléas climatiques et économiques, créent un terreau fertile pour le désespoir.

Vers une prise de conscience collective

L’événement tragique de Djougou doit servir de signal d’alarme pour les autorités béninoises. Il met en lumière la nécessité d’un soutien accru aux communautés rurales, non seulement sur le plan économique, mais aussi psychologique et social. Les pouvoirs publics, les organisations paysannes et la société civile sont appelés à unir leurs efforts pour tisser un filet de sécurité autour de ceux qui nourrissent le pays.

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Des initiatives telles que la mise en place de lignes d’écoute, le renforcement des réseaux de solidarité villageois ou encore la valorisation du métier d’agriculteur pourraient contribuer à briser l’isolement et à redonner espoir. Il est crucial de reconnaître que derrière chaque exploitation agricole se trouve un être humain, avec ses rêves, ses craintes et sa dignité.

La mort de cet agriculteur béninois n’est pas seulement une tragédie personnelle ; elle est le reflet d’un malaise plus profond qui traverse les campagnes du monde entier. Elle nous invite à repenser notre rapport à la terre, à ceux qui la cultivent et à l’alimentation qu’ils produisent. C’est en reconnaissant la valeur inestimable du travail agricole et en offrant un avenir digne à ceux qui s’y consacrent que nous pourrons espérer prévenir de tels drames à l’avenir.

3 réponses

  1. Avatar de Bande des Rapetous
    Bande des Rapetous

    Un grand BRAVO à nos dirigeants qui rejoindront tous un Jour toutes ces personnes que leurs actions ont poussées à la mort en laissant derrière eux, les biens matériels qu’ils s’activent à accumuler aux détriments de la population.

  2. Avatar de Nougbodoto
    Nougbodoto

    C’est certes un phénomène mondial. Mais c’est seulement ces dernières années que ça a pris de l’ampleur chez nous. Qu’on ne se le cache pas: les réformes des différentes filières en cours chez nous depuis la rupture qui consiste à empêcher les producteurs de vendre leurs productions à un prix juste, souvent plus bas à ceux qui étaient pratiqués les rend plus vulnerables, plus pauvres et plus endettés. Tout est fait pour appauvrir les paysans au profit de quelques-uns. La détérioration des termes de l’échange décriée autrefois et imputée aux multinationales capitalistes à pris demeure chez nous. C’est la source du mal que nous observons actuellement.
    La vérité, si je mens.

    1. Avatar de @Nigerino
      @Nigerino

      Nous africais, ce que les autres appellent lenfer, on l’appelle chez nous dixit Rambo.
      Si un africain se suicide cest que laffaire est grave car cest nest vraiment pas dans nos moeurs,
      Malheureusement, ce sont les tentacules du capitalisme, qui consiste à sous évaluer la production agricole à la base pour revendre 1million de fois plus cher sur les bourses occidentales.

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