L’un des faits les plus marquants des festivités officielles des 64 ans d’indépendance du Bénin a été la forte acclamation et la salutation distinguée du détachement de l’opération Mirador. Ces soldats, basés dans le nord du Bénin travaillent à défendre l’intégrité du territoire national contre vents et marrées, parfois au prix de leur vie. Mais, pour une parfaite réussite de leur mission, une coopération militaire s’impose avec tous les autres pays de la sous-région qui subissent eux aussi les affres du terrorisme.
Le Bénin a atteint des scores encourageants dans sa lutte contre le terrorisme avec l’opération Mirador. Les militaires de l’opération Mirador quadrillent ce territoire, avec pour objectif de tenter d’empêcher les incursions de groupes armés et leur éventuelle descente plus au sud. Ils sont répartis dans des zones rurales, dans lesquelles se trouvent également les deux grands parcs nationaux que sont la Pendjari et le W, actuellement fermés aux touristes en raison de cette insécurité.
Mais tant qu’il reste à faire, rien n’est fait dit-on. Les terroristes continuent malgré tout le dispositif mis en place, de percer le sol béninois pour y opérer, tuant parfois ou régulièrement des civils et des soldats béninois. On se rappelle encore l’attaque de la nuit du 25 au 26 juillet dernier qui avait fait douze morts dans le parc W. En effet, les zones les plus exposées sont actuellement celles qui sont frontalières du Burkina Faso, à l’ouest. Mais la frontière avec le Niger est récemment aussi devenue une source d’inquiétude, notamment depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023 et la dégradation des relations entre Porto-Novo et Niamey. Le Bénin a perdu plus d’une centaine de ses fils et filles, civils et militaires confondus depuis les premières attaques en 2019.
La réponse du Bénin
En janvier 2022, le Bénin a déployé quelques 3.000 soldats chargés de sécuriser les frontières dans le cadre d’une opération baptisée « Mirador ». Il a entamé par la suite le recrutement de 5.000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le Nord. Ces soldats patrouillent nuit et jour aux frontières du Bénin, pour neutraliser les terroristes en les poursuivant parfois jusque dans leur dernier retranchement.
Selon des sources militaires, ils ont la possibilité même de traverser toutes les frontières avec tous nos voisins lorsqu’il s’agit de chasser l’assaillant pour le neutraliser. Le déploiement de l’opération Mirador considérée par les autorités béninoises et les forces de défense et de sécurité comme une réponse efficace aux attaques djihadistes a effectivement porté quelques bons fruits. Plus d’une centaine de terroristes présumés ont été neutralisés depuis le début de cette opération avec du matériel militaire saisi en quantité non négligeable. Seulement, la troupe connait aussi quelques échecs qu’elle aurait pu éviter si elle avait la possibilité de travailler en symbiose et en synergie avec les armées des pays voisins.
La coopération militaire sous régionale indispensable
Le Bénin n’est pas le seul à être agressé par les terroristes. Les régions septentrionales du Togo, du Niger, du Mali, du Nigéria et du Ghana subissent aussi depuis quelques années des attaques et incursions de combattants reconnus comme appartenant au groupe Etat islamique (EI) et Al-Qaïda qui prospèrent au Sahel et cherchent à descendre vers le sud. La réponse au phénomène devrait être alors sous régionale et concertée. La menace terroriste en Afrique de l’Ouest constitue un défi majeur pour la stabilité et le développement de la région. Face à cette menace croissante, la coopération militaire sous-régionale s’impose comme une nécessité absolue.
Quelle que soient la nature de ses relations avec ses voisins, le Bénin doit nécessairement travailler à établir une coopération miliaire pour la lutte contre le terrorisme pour plusieurs raisons. D’abord, les groupes terroristes ne respectent pas les frontières nationales. Ensuite, les moyens de lutte éparpillés par pays ne sauraient riposter efficacement face à un ennemi toujours lourdement armé. Enfin, la mutualisation des compétences et de l’intelligence constitue une force importante dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi, une réponse efficace à ce phénomène nécessite donc une coordination étroite entre les différents pays de la région.
Cette coopération permet de mutualiser les moyens humains, matériels et financiers, ce qui renforce considérablement les capacités de lutte contre le terrorisme. L’échange d’informations entre les services de renseignement des différents pays est aussi crucial pour prévenir les attaques et démanteler les réseaux terroristes. Des exercices et des formations communs permettront d’harmoniser les procédures et d’améliorer l’interopérabilité entre les forces armées des différents pays, pour espérer éloigner l’assaillant de la sous-région.
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