Le Royaume du Maroc fait face depuis plusieurs années à une grave crise de l’eau qui déstabilise son tissu économique et social. Avec un déficit d’approvisionnement estimé à 3 milliards de mètres cubes, le royaume est confronté à une situation de stress hydrique alarmante.
Cette raréfaction de la ressource en eau a des répercussions importantes sur différents secteurs stratégiques. Ainsi, l’année 2022 a été particulièrement difficile pour l’agriculture marocaine, avec une chute de 15% de la valeur ajoutée agricole par rapport à 2021 en raison de la sécheresse. La production électrique a également été touchée, la contribution de l’hydraulique étant passée de 12,7% en 2009/2010 à seulement 1,6% en 2022, au profit de l’éolien.
Pour faire face à cette situation, les experts appellent à une accélération des programmes de construction de barrages et de transfert d’eau entre bassins hydrauliques, ainsi qu’à la mise en place de stations de dessalement d’eau de mer. Ces initiatives sont essentielles pour pallier la raréfaction de l’eau, qui constitue un défi économique majeur.
La gestion de l’eau au Maroc souffre également d’un manque de coordination entre les différents acteurs impliqués, entraînant parfois des investissements non optimisés. Le gouvernement envisage de restructurer ce secteur en créant notamment des sociétés régionales multiservices et des groupements des collectivités territoriales.
Au-delà de ces enjeux de gestion, la crise hydrique a des conséquences directes sur la disponibilité de l’eau potable, l’inflation des produits agricoles et l’exode rural. À l’horizon 2030, la demande en eau potable devrait ainsi atteindre près de 2 milliards de mètres cubes par an, obligeant le royaume à miser sur le développement accéléré du dessalement de l’eau de mer.
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