Mali : la Chine signe un important accord

Le paysage géopolitique du Mali a connu des bouleversements majeurs ces dernières années. Longtemps sous l’influence occidentale, le pays a progressivement réorienté ses alliances stratégiques. Dans le domaine militaire, les partenaires traditionnels européens et américains ont cédé la place à la Russie et la Turquie, fournissant désormais armements et expertise tactique. Parallèlement, la Chine s’est imposée comme un acteur économique incontournable, multipliant les investissements dans les infrastructures et l’industrie. Cette recomposition des alliances reflète la volonté du Mali de diversifier ses partenariats et d’affirmer son autonomie sur la scène internationale, tout en cherchant des solutions pragmatiques à ses défis de développement.

Un nouveau chapitre énergétique s’ouvre

Le 19 août 2024 marque une étape cruciale dans la politique énergétique malienne. Un protocole d’accord d’envergure a été paraphé entre le Ministère de l’Énergie et de l’Eau et le géant chinois Sinohydro Corporation Limited. Au cœur de cette collaboration : la réalisation d’une centrale solaire de pointe à Fana. Avec une capacité prévue de 100 MWc et un système de stockage de 50 MWh, ce projet ambitieux promet de révolutionner le paysage énergétique local.

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La cérémonie de signature, orchestrée dans l’enceinte de la Cité administrative, a réuni les principaux artisans de ce partenariat. Mme Bintou CAMARA, Ministre de l’Énergie et de l’Eau, a présidé l’événement, soulignant l’importance stratégique de cet accord pour l’avenir énergétique du pays. À ses côtés, M. Issoubi DIARRA, Directeur National de l’Énergie, et une pléiade de hauts fonctionnaires ont témoigné de l’engagement institutionnel envers ce projet novateur. Du côté chinois, M. ZHU Jie, responsable des opérations africaines de Sinohydro, a apposé sa signature, scellant ainsi cette alliance prometteuse.

Une révolution solaire au service du développement

L’accord conclu avec Sinohydro va bien au-delà d’une simple installation électrique. Il représente un véritable bond en avant dans la stratégie de transition énergétique du Mali. La centrale de Fana, véritable joyau technologique, incarnera l’ambition du pays en matière d’énergies renouvelables. Son déploiement, prévu en deux phases successives, témoigne d’une approche pragmatique et évolutive. La première étape verra l’installation de 60 MWc, suivie d’une extension à 40 MWc supplémentaires, sous réserve des conclusions des études de faisabilité.

L’impact de ce projet dépassera largement les frontières de Fana. En renforçant considérablement la capacité de production électrique nationale, il contribuera à l’électrification de vastes zones, jusqu’alors mal desservies. La capitale Bamako, moteur économique du pays, bénéficiera également de cet afflux d’énergie verte. Cette augmentation de l’offre énergétique est susceptible de stimuler l’activité économique, d’améliorer les conditions de vie des populations et de réduire la dépendance aux énergies fossiles importées.

Un pas de géant vers l’indépendance énergétique

La construction de la centrale solaire de Fana va dans le sens d’une modernisation des infrastructures électriques maliennes. Elle illustre la détermination du gouvernement à exploiter le potentiel solaire considérable du pays, transformant ainsi un défi climatique en opportunité de développement durable. Cette initiative pourrait servir de catalyseur pour attirer d’autres investissements dans le secteur des énergies renouvelables, positionnant le Mali comme un pionnier régional de la transition énergétique.

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L’implication de Sinohydro, entreprise reconnue pour son expertise dans la réalisation de grands projets énergétiques à travers le monde, apporte une caution technique précieuse. Elle témoigne aussi de l’intérêt croissant des acteurs chinois pour le marché énergétique africain, perçu comme un terrain fertile pour le déploiement de technologies vertes à grande échelle.
Cette collaboration sino-malienne pourrait ainsi préfigurer de nouveaux modèles de partenariat dans le secteur énergétique africain, alliant transfert de technologies, formation de compétences locales et financement innovant.

Alors que le Mali s’engage résolument sur la voie de la transition énergétique, ce projet phare pourrait bien devenir un symbole pour le pays. Il reste à voir comment cette initiative s’articulera avec les autres défis auxquels le Mali est confronté, notamment en matière de sécurité et de gouvernance. Néanmoins, en misant sur l’énergie solaire, le pays semble avoir trouvé une voie prometteuse pour concilier développement économique, indépendance énergétique et préservation de l’environnement.

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