Ce vendredi 23 août, la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa, a été le théâtre d’un incident diplomatique qui pourrait avoir un impact sur les relations entre la RDC et la France. Cet incident, qui a suscité de vives réactions, implique deux diplomates français et un garde de sécurité, tous trois violemment agressés par des policiers congolais et des agents du parquet.
Tout a commencé lorsque des policiers, accompagnés d’agents du parquet, se sont présentés aux domiciles de diplomates français à Kinshasa, rapportent nos confrères de Radio France Internationale (RFI). Toujours selon RFI, les policiers étaient venus exécuter une tentative de « déguerpissement sur des propriétés diplomatiques appartenant à l’État français ». Ces résidences sont protégées par des conventions internationales qui garantissent l’intégrité et l’inviolabilité des locaux diplomatiques, rendant cet acte non seulement illégal, mais aussi une violation grave des normes diplomatiques établies.
Selon des sources locales, les policiers avaient été mobilisés par des civils se présentant comme des « plaignants » qui cherchaient à évincer les diplomates français des villas qu’ils occupaient. Les diplomates, dont le Premier conseiller de l’ambassade et le conseiller culturel, se sont retrouvés pris dans une situation tendue où leur sécurité physique était menacée.
La situation a dégénéré rapidement, et le conseiller culturel, occupant de l’une des villas, a été violemment agressé. Les policiers l’ont roué de coups, l’ont forcé à remettre les clés de sa résidence, et ont ensuite procédé à la fouille et au déménagement des meubles de la villa. Le diplomate, gravement blessé, a dû être hospitalisé d’urgence. Il n’a pu sortir de l’hôpital que quelques jours plus tard, témoignant de la brutalité de l’agression.
Les deux autres diplomates présents, bien que n’ayant pas subi de blessures physiques aussi graves, ont été profondément choqués par les événements. Ils ont été témoins d’une scène d’intimidation et de violence qui, selon des sources diplomatiques, a marqué une rupture dans le climat de confiance qui devrait normalement exister entre les représentants d’un pays et les autorités locales.
Face à cet incident d’une gravité sans précédent, les autorités congolaises ont réagi rapidement. Le gouvernement a ordonné une enquête immédiate pour déterminer les responsabilités. Au moins cinq policiers impliqués dans l’opération ont été arrêtés et font l’objet d’une procédure disciplinaire. Le gouvernement congolais a clairement indiqué que ces actions étaient inacceptables et qu’elles ne reflétaient en aucun cas la politique officielle de l’État congolais à l’égard des diplomates étrangers.
La ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba, a publié un communiqué dans lequel elle exprime son profond regret pour les incidents survenus. Dans des propos rapportés par RFI, elle a condamné fermement l’agression des diplomates français, qualifiant cet acte de « violation grave des conventions internationales ». Elle a rappelé l’importance de respecter les normes diplomatiques et a assuré que des mesures seraient prises pour que de tels incidents ne se reproduisent plus. Pour le moment, la France n’a pas officiellement réagi à cet incident.
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