Le Mpox, l’autre nom de la variole du singe, a désormais traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers le continent africain. La crainte monte donc en Afrique face à cette maladie virale. L’agence de santé de l’Union africaine a activé son plus haut niveau d’alerte et déclaré le mardi 13 août, une « urgence de santé publique ».
Mais au Bénin, aucune communication n’est faite dans le but de prévenir le danger. On se demande alors quelles sont les dispositions prises par les autorités sanitaires. «J’annonce, le cœur lourd mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le Mpox comme une urgence de santé publique continentale », a déclaré le président de l’Africa CDC, Jean Kaseya, lors d’une conférence de presse en milieu de la semaine écoulée. Et il ajoute : « cette déclaration n’est pas une simple formalité, c’est un appel clair à l’action. C’est une reconnaissance du fait que nous ne pouvons plus nous permettre d’être réactifs. Nous devons être proactifs et agressifs dans nos efforts pour contenir et éliminer ce fléau ».
Quelques jours après cette annonce on ne peut plus inquiétante, le ministre ivoirien de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba a annoncé, le 24 août 2024 que 32 cas de variole du singe ont été confirmés dont 06 guéris et 01 décès dans son pays.
A en croire ses propos, la situation est bien sous contrôle, car il n’y a pas de ‘’formes graves d’hospitalisation’’. « La situation actuelle de l’épidémie se présente comme suit : 32 cas confirmés. Des cas notifiés proviennent de 15 districts sanitaires sur 113. 272 cas contacts sont suivis dans les 15 districts sanitaires concernés. Le ministre de la santé a, par ailleurs, ajouté que la surveillance des cas contacts montre une contamination interhumaine notamment lorsque les malades ne sont pas isolés et ont des contacts fréquents avec les proches.
Vu le flux de transport entre la Côte d’Ivoire et le Bénin, et par ricochet entre la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, il y a lieu de s’inquiéter. Quelles sont les mesures prises à l’endroit des citoyens qui circulent entre ces différents pays ? Quel est le niveau de connaissance des populations béninoises sur la maladie de la variole du singe ? Le personnel sanitaire est-il renforcé à l’effet de prendre en charge les éventuels cas qui pourraient se signaler au Bénin ? Ce sont des questions que les Béninois se posent aujourd’hui, face au danger que représente cette maladie. Surtout qu’à ce jour, aucune communication médiatique ne donne des informations sur la maladie pour amener les citoyens à se préparer pour la contrer.
Le Mpox, rappelons-le, est un virus initialement présent chez l’animal, notamment chez des rongeurs en Afrique, et qui circule désormais chez l’être humain. La maladie causée par ce virus porte le même nom, Mpox (anciennement appelée variole de singe ou monkeypox), et se présente comme une forme atténuée de la variole humaine, avec des symptômes moins graves et une létalité plus faible. De petites flambées épidémiques localisées ont régulièrement eu lieu ces dernières années en Afrique centrale et de l’Ouest. Ces émergences ont été étudiées et surveillées jusqu’à l’émergence mondiale de la maladie, observée en mai 2022.
Au début des années 1980, suite à l’éradication mondiale de la variole humaine, la vaccination antivariolique a été arrêtée. Les personnes ainsi vaccinées sont partiellement protégées face au virus Mpox. En juillet 2022, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une première fois que l’épidémie de Mpox est une urgence de santé publique de portée internationale suite à sa propagation « extraordinaire » dans plus de 75 pays non endémiques. Le 14 août 2024, devant la recrudescence du Mpox en République Démocratique du Congo et dans plusieurs pays voisins, ainsi que l’apparition d’une nouvelle souche virale possiblement plus transmissible (clade 1b), l’OMS déclare une deuxième urgence de santé publique internationale. Près de 90 mille cas ont été enregistrés dans le monde entre le 1er janvier 2022 et juin 2023.
Le virus Mpox a été isolé pour la première fois en 1958, au sein d’une colonie de singes à Copenhague, au Danemark. Ces singes présentaient des lésions cutanées qui évoquaient la variole humaine. D’où le nom de variole du singe, attribué à cette maladie. Bien qu’on l’appelle encore fréquemment variole *du singe*, le Mpox se transmet à l’humain à partir des rongeurs (par exemple, en Afrique, les écureuils de forêt ou rat de Gambie). La transmission du virus Mpox chez l’humain se fait principalement par contact avec les lésions cutanées contenant des particules virales ou les muqueuses de personnes infectées, soit par contact direct avec des animaux infectés, ou encore de façon indirecte à travers des matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces). Elle pourrait peut-être se faire aussi via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.
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