Ces dernières semaines, une véritable frénésie s’est emparée des réseaux sociaux autour de la pâte à tartiner algérienne El Mordjene. Fabriquée par la société Cebon, cette alternative au Nutella a rapidement gagné en popularité grâce aux recommandations enthousiastes d’influenceurs, notamment au sein de la communauté maghrébine en France. Son goût plus prononcé de noisettes et son prix attractif ont séduit de nombreux consommateurs, créant un véritable phénomène viral. Certains n’hésitaient pas à faire des kilomètres ou à payer le double du prix pour se la procurer. Cet engouement a même poussé de grandes enseignes comme Carrefour à annoncer sa commercialisation prochaine. Cependant, cette effervescence vient de connaître un coup d’arrêt brutal avec l’annonce de son interdiction sur le territoire français.
Le ministère de l’Agriculture a confirmé mardi que la commercialisation de la pâte à tartiner El Mordjene est interdite dans l’Union européenne. La raison invoquée est que l’Algérie ne remplit pas l’ensemble des conditions nécessaires pour exporter vers l’UE des produits contenant des ingrédients laitiers destinés à la consommation humaine. Le ministère précise que ces conditions concernent le respect des exigences européennes en matière de santé animale et de sécurité sanitaire des aliments.
Face à cette situation, une enquête a été ouverte pour déterminer comment ce produit a pu se retrouver sur le marché français malgré son interdiction. Le ministère a indiqué que deux envois sont actuellement bloqués dans les postes de contrôle frontaliers français.
Cette annonce intervient quelques jours après que Carrefour avait déclaré vouloir commercialiser El Mordjene dans un délai de deux à quatre semaines. D’autres grands distributeurs comme Auchan, Aldi, Casino et Lidl ont affirmé ne pas commercialiser cette pâte à tartiner, tandis que certains, dont E.Leclerc et Intermarché, n’ont pas répondu aux sollicitations.
Malgré l’interdiction, El Mordjene continue de susciter l’intérêt des consommateurs. L’affaire El Mordjene met en exergue les défis liés à la réglementation des importations alimentaires et soulève des questions sur les mécanismes de contrôle en place. Elle illustre également la puissance des réseaux sociaux dans la création de phénomènes de société notamment de consommation, capables de transcender les frontières et de défier les cadres réglementaires établis
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