Gazoduc Afrique – Europe : coup d’accélérateur pour le projet ambitieux

Photo de Quinten de Graaf sur Unsplash

Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), visant à relier le Nigeria à l’Europe en traversant le Niger et l’Algérie, gagne en dynamisme. Les discussions entre les parties prenantes prennent de l’ampleur, portées par une série de rencontres diplomatiques et d’accords stratégiques. La visite récente du ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou, à Alger, s’inscrit dans cette accélération, marquant une nouvelle étape vers la concrétisation de ce projet d’envergure.

Le TSGP représente une infrastructure énergétique cruciale, avec un tracé total de 4128 kilomètres, dont 1800 kilomètres sont encore à construire. Ce projet pharaonique, estimé à 13 milliards de dollars, vise à transporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz annuellement vers l’Europe. Alors que le continent européen cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique, ce gazoduc apparaît comme une solution stratégique pour réduire sa dépendance au gaz russe.

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Le soutien institutionnel est un facteur clé dans l’avancée de ce projet. La Banque africaine de développement, ainsi que l’Union africaine, soutiennent fermement le TSGP. Ce soutien se conjugue avec l’intérêt croissant de l’Europe, soulignant ainsi l’importance géopolitique de cette initiative. En effet, la dimension régionale et internationale du projet va au-delà de la simple infrastructure : elle incarne un vecteur de coopération économique et énergétique entre l’Afrique et l’Europe.

Les récentes avancées diplomatiques entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria, qui ont adopté une feuille de route commune en février 2022, donnent un coup de fouet aux négociations. En juin de la même année, un mémorandum d’entente a été signé, réaffirmant l’engagement des trois pays à matérialiser ce projet stratégique. L’accord sur une étude de faisabilité approfondie, conclu à l’été 2022, constitue également une avancée décisive dans le processus de réalisation du gazoduc.

Outre le gazoduc, la visite du ministre nigérien à Alger a ouvert de nouvelles perspectives de coopération énergétique, notamment dans le raffinage et la pétrochimie. Ce rapprochement énergétique s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors de la visite de Mohamed Arkab, ministre algérien de l’Énergie, au Niger. Les discussions ont mis l’accent sur le transfert de savoir-faire et l’accompagnement du Niger dans le développement de son industrie pétrolière.

L’accélération des négociations autour du TSGP se déroule dans un contexte où les marchés énergétiques mondiaux sont en mutation profonde. Ce projet pourrait représenter une opportunité pour l’Afrique de diversifier ses sources de revenus et renforcer la coopération régionale. Quant à l’Europe, il s’agit d’un levier pour réduire sa vulnérabilité face aux fluctuations des approvisionnements traditionnels, notamment le gaz russe.

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