Maghreb : le blé français perd la cote dans ce pays

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La situation du blé français en Algérie a connu un revirement important au cours des trois dernières années. Autrefois dominant, le blé français représentait jusqu’à 80 % des importations algériennes. Cependant, en 2023, cette part s’est effondrée à seulement 2 %. Plusieurs facteurs expliquent cette chute spectaculaire, notamment les prix plus compétitifs du blé russe et des autres blés issus de la mer Noire. En plus de ces facteurs économiques, des raisons logistiques et politiques sont également à l’origine de cette diminution.

Le déclin des exportations françaises de blé vers l’Algérie est particulièrement visible dans les chiffres. En 2023, les exportations de céréales françaises vers l’Algérie ont chuté à 166 millions d’euros, contre 834 millions d’euros l’année précédente, soit une baisse de 80 %. Cette baisse est due à la perte de compétitivité du blé français, constatée par des organismes comme FranceAgriMer. Lors de la campagne 2023/2024, le blé français manquait de compétitivité, surtout dans le nord de l’Afrique, où il est concurrencé par des offres à des prix inférieurs provenant de la Russie et d’autres pays de la mer Noire.

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En plus des prix élevés, les céréaliers français doivent faire face à une concurrence accrue dans une région où les acheteurs cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement. L’Algérie, par exemple, est de plus en plus tournée vers des alternatives, notamment russes, qui offrent des avantages tant en termes de prix que de rapidité de livraison.

Malgré cela, il y a une lueur d’espoir dans d’autres secteurs agricoles français en Algérie. En septembre 2023, les importations algériennes de produits agricoles français ont montré une reprise avec une augmentation de 90 %, y compris des céréales. Cela montre que bien que le blé français ait perdu sa prédominance, d’autres segments agricoles français continuent de se développer sur le marché algérien.

Cependant, les perspectives pour la campagne 2024-2025 ne sont pas prometteuses pour le blé français. Selon le site Terre-net, les exportations françaises de blé tendre vers les pays tiers, tels que l’Algérie, pourraient baisser de 26 %. Cela pose un défi majeur à la filière céréalière française, qui devra ajuster ses stratégies pour regagner des parts de marché face à la concurrence croissante.

Le déclin continu du blé français en Algérie est un signe que la filière doit réévaluer ses modèles économiques et envisager des solutions pour restaurer sa compétitivité. En conclusion, bien que le blé français ait perdu de son influence en Algérie, d’autres segments du secteur agricole français y maintiennent une certaine présence. Toutefois, des réformes structurelles seront nécessaires pour repositionner les céréales françaises sur ce marché stratégique.

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