Nationalité française, avenir politique, Sahel : Kemi Seba se livre dans une interview

Kemi Seba

En juillet 2024, Kemi Seba, figure influente du panafricanisme, a perdu sa nationalité française. Cette décision des autorités françaises est survenue après des années d’activisme contre ce qu’il décrit comme le « néocolonialisme » en Afrique. Né à Strasbourg il y a 42 ans, Seba s’est fait remarquer pour ses prises de position et ses actions médiatisées, notamment lorsqu’il a brûlé son passeport français devant les caméras en mars 2024. Dans une interview accordée à l’agence Anadolu, il revient sur cet épisode de sa vie et présente sa vision pour l’Afrique et son pays d’origine, le Bénin.

Une décision administrative aux implications politiques

Kemi Seba affirme que la décision de lui retirer sa nationalité française n’est pas liée à l’épisode du passeport brûlé. Il l’attribue à ses actions de longue date contre ce qu’il considère comme le néocolonialisme français en Afrique. « Ce sont les actions contre le néocolonialisme que nous menons depuis de très nombreuses années sur le terrain, avant même l’émergence des réseaux sociaux, qui ont entraîné cette réaction », explique-t-il.

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Seba voit dans cette décision une réponse des autorités françaises à son engagement politique. Il souligne que cette mesure intervient dans un contexte où, selon lui, les personnes noires font face à des défis croissants en France et dans ses territoires d’outre-mer. Face à cette situation, Seba a choisi de maintenir sa posture engagée. « Je n’étais pas dans une démarche de montrer patte blanche, parce que je suis né avec des pattes noires », déclare-t-il, utilisant cette métaphore pour illustrer sa détermination à rester fidèle à ses convictions.

Perspectives d’engagement politique au Bénin

Bien que son activisme dépasse les frontières nationales, Kemi Seba reste attaché à ses racines béninoises. Il laisse entrevoir la possibilité d’une implication plus directe dans la politique de son pays d’origine. « Ce qui n’empêche pas qu’il arrivera un moment où, très prochainement, je l’espère, dans le cadre du Bénin, sur le terrain institutionnel, nous pourrons passer aussi à une autre étape », déclare-t-il, tout en restant discret sur la forme exacte que pourrait prendre cet engagement.

Cette allusion à un possible avenir politique au Bénin ouvre des perspectives sur la manière dont Seba pourrait traduire sa vision panafricaine en un programme politique concret. Son parcours et ses idées suscitent l’intérêt de nombreux observateurs, curieux de voir comment ses positions pourraient influencer le paysage politique béninois et, plus largement, africain.

La vision de Seba sur le continent africain s’articule autour d’une réappropriation des ressources par les populations locales. Il exprime des réserves envers les dirigeants africains qu’il perçoit comme alignés sur les intérêts étrangers. Son discours appelle à une évolution des mentalités, particulièrement chez les jeunes générations africaines, pour redéfinir les relations entre l’Afrique et ses partenaires internationaux.

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Un regard sur les changements politiques au Sahel

L’activiste panafricain exprime également son soutien aux récents changements politiques survenus dans plusieurs pays du Sahel. Il qualifie les événements au Niger d’ »opération de restauration de l’État » et voit dans ces changements le résultat des mobilisations populaires auxquelles il a participé. Seba considère les leaders militaires qui ont pris le pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger comme des acteurs clés dans ce qu’il appelle la lutte pour la souveraineté africaine, illustrant sa vision d’une Afrique cherchant à redéfinir ses relations internationales.

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