Le Mali, terre d’or aux multiples facettes, vient de franchir une étape décisive dans la gestion de ses ressources minières. La révision du code minier en 2023 a marqué un tournant majeur dans la politique économique du pays. Cette refonte législative, fruit d’intenses négociations et débats, visait à rééquilibrer les relations entre l’État et les compagnies minières étrangères. L’objectif était clair : accroître les retombées économiques pour le peuple malien tout en préservant l’attractivité du secteur pour les investisseurs. Ce nouveau cadre juridique prévoit notamment une augmentation de la participation étatique dans les projets miniers, passant de 20% à 30%, ainsi qu’une part de 5% réservée aux investisseurs locaux. Une mesure audacieuse qui promet de générer des revenus supplémentaires considérables, estimés à 500 milliards de francs CFA par an.
Un accord novateur pour une mine d’exception
C’est dans ce contexte de renouveau que le géant canadien B2Gold et l’État malien ont conclu un accord historique concernant le complexe aurifère de Fekola. Cette mine, véritable joyau de l’industrie minière malienne, s’apprête à briller d’un nouvel éclat. Avec une production annuelle oscillant entre 420 000 et 450 000 onces d’or prévue pour 2024, Fekola s’impose comme la deuxième plus grande mine d’or du pays. Telle une pépite géante enfouie dans les terres africaines, elle incarne les espoirs et les défis du secteur minier malien.
L’accord signé le 11 septembre dernier entre B2Gold et le gouvernement malien représente un compromis ingénieux entre continuité et innovation. D’un côté, la mine principale de Fekola continuera d’opérer sous le régime du code minier de 2012 jusqu’en 2040, garantissant ainsi une stabilité opérationnelle. De l’autre, le nouveau gisement Fekola Regional, situé à seulement 20 kilomètres de la mine principale, sera soumis aux dispositions du code minier de 2023. Cette différenciation stratégique permet au Mali d’optimiser ses revenus tout en respectant les engagements antérieurs.
Un partage des richesses repensé
La découverte du gisement Fekola Regional ouvre de nouvelles perspectives pour l’industrie aurifère malienne. Avec un potentiel de production annuelle estimé entre 80 000 et 100 000 onces d’or dès 2025, ce nouveau projet illustre parfaitement l’application du code minier révisé. L’État malien y détiendra une participation maximale de 30%, tandis que 5% seront réservés aux investisseurs locaux. Cette répartition novatrice des parts témoigne de la volonté du gouvernement de maximiser les bénéfices pour l’économie nationale.
Mais l’accord ne se limite pas à la seule exploitation du nouveau gisement. Dans un geste qui souligne l’importance accordée à l’équité, le gouvernement malien a obtenu la conversion de sa participation actuelle de 20% dans la mine Fekola en actions préférentielles. Cette modification subtile, mais significative confère à l’État des avantages non négligeables, notamment une priorité dans la distribution des dividendes. Ainsi, le Mali renforce sa position au sein du projet, s’assurant une part plus conséquente des fruits de l’exploitation aurifère.
L’accord entre B2Gold et le Mali témoigne d’une nouvelle ère dans les relations entre États africains et compagnies minières internationales. Il illustre la possibilité de concilier les intérêts des investisseurs étrangers avec les aspirations légitimes des pays hôtes à bénéficier équitablement de leurs ressources naturelles. Cette approche équilibrée pourrait bien servir de modèle pour d’autres nations africaines riches en minerais, désireuses de redéfinir les termes de leur développement économique. L’or du Mali brille désormais d’un éclat nouveau, symbole d’un avenir où richesses minières et prospérité nationale vont de pair.
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