L’affaire de tentative de coup d’État, qui a éclaté à la fin du mois dernier, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Candide Azannaï est à nouveau sorti de son silence après une première analyse publiée sur sa page Facebook il y a quelques jours. L’ancien ministre délégué chargé de la Défense a repris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie de « montage politique opportuniste ».
Candide Azannaï, déjà reconnu pour ses critiques virulentes à l’égard du pouvoir en place, remet en cause les accusations portées contre Olivier Boko et Oswald Homéky dans un nouveau post publié dimanche 13 octobre 2024. « Il n’y a ni coup d’État, ni tentative de coup d’État, ni préparatif de coup d’Etat », a-t-il martelé, suggérant que la thèse du complot, serait selon lui, une manœuvre politique visant à masquer d’autres enjeux. « Vous n’avez nullement besoin d’aller loin pour vous convaincre que ce 23 septembre 2024, il s’agissait d’une mise en scène à des fins inavouées, en lien avec les échéances électorales de 2026 et la phobie de l’après 2026 », a-t-il ajouté.
L’ancien ministre s’est également montré catégorique sur le « prétendu » complot. « Le prétendu complot invité comme prétexte je l’ai signé le 30 septembre 2024 dernier ne tient dans aucun de ses présupposés existentiels en l’occurrence, son secret, sa résolution, la mise en action de la force militaire dont le bras opérationnel présumé est à tout point de vue et en l’état, une utopie, du vent », a insisté Candide Azannaï.
Pour étayer ses propos, Azannaï s’est appuyé sur l’analyse du juge Angelo Houssou, un magistrat ayant joué un rôle clé dans les affaires Talon sous l’ancien président Boni Yayi. Dans son ouvrage « Je ne suis pas un héros« , le juge avait évoqué des situations similaires, notamment l’affaire de tentative d’empoisonnement contre Boni Yayi. Il y explique que pour prouver l’existence d’un complot, il est essentiel de démontrer une « résolution d’agir », accompagnée de preuves tangibles.
« Elle doit être manifestée par une volonté précise et bien arrêtée. Il faut que la résolution soit prise. Il ne saurait être question de vœux ou de menaces. Le ministère public doit prouver cette résolution. Il ne doit pas seulement établir que les inculpés se sont rassemblés, se sont concertés, ou qu’ils avaient formé une société avec un projet vague, mais bien qu’ils ont pris une résolution. Il doit même démontrer qu’il existe une relation entre cette résolution et un but déterminé, comme commettre un attentat », avait écrit le magistrat dans son livre.
En d’autres termes, le juge Angelo Houssou avait précisé que la simple concertation ou le fait de former un groupe ne suffit pas à prouver une intention criminelle. Il incombe au ministère public de démontrer la volonté réelle de commettre un acte déterminé, ce qui, selon lui, n’était pas établi dans l’affaire évoquée. Se référant à ces éléments, Candide Azannaï laisse entendre que la nouvelle affaire pourrait suivre le même chemin que les précédentes. Aura-t-il raison dans les prochains jours ? Wait and see, comme disent les Anglais.
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