Face à une crise énergétique croissante, l’Égypte intensifie ses efforts pour surmonter les défis posés par les coupures d’électricité récurrentes. Le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a annoncé ce mercredi 16 octobre que le pays se trouve à un tournant important de sa politique énergétique. Parmi les projets phares, la première phase de l’interconnexion électrique avec l’Arabie saoudite devrait être achevée d’ici juin 2025, une initiative qui vise à pallier le déficit énergétique de plus en plus préoccupant.
L’un des axes majeurs de la politique énergétique égyptienne repose sur le projet d’interconnexion avec l’Arabie saoudite. Ce vaste projet a pour objectif de relier les stations de conversion de Madinah East et Tabuk en Arabie saoudite à la station de Badr en Égypte via 1 200 km de lignes de transmission aériennes. La première phase de cette interconnexion permettra de transporter 1,5 GW d’électricité, avec une capacité qui devrait progressivement atteindre 3 GW dans les prochaines années.
Selon Mostafa Madbouly, cette initiative représente une avancée significative pour le pays dans son ambition de stabiliser et diversifier ses sources d’approvisionnement en électricité. « Nous sommes déterminés à renforcer notre réseau énergétique en collaboration avec des partenaires régionaux », a-t-il souligné lors de son discours. Cette interconnexion ne permettra pas seulement de sécuriser l’approvisionnement local, mais aussi de stimuler le commerce d’électricité entre les deux pays, renforçant ainsi la coopération énergétique régionale.
L’Égypte, autrefois autosuffisante en gaz naturel, fait aujourd’hui face à des difficultés persistantes dues à la baisse de la production de certains de ses plus grands gisements, notamment celui de Zohr. Ce champ gazier, considéré comme le plus important de la Méditerranée orientale, a vu sa production décliner ces dernières années, exacerbant les difficultés du pays à répondre à la demande énergétique nationale. Résultat : des coupures d’électricité régulières, particulièrement éprouvantes pour les citoyens et l’économie du pays.
Le gouvernement égyptien a pris la pleine mesure de ces enjeux et a récemment annoncé des mesures pour mettre fin à ces interruptions de courant. Parmi celles-ci, la diversification des sources énergétiques et l’accélération des investissements dans les énergies renouvelables sont au cœur des discussions.
En parallèle de l’interconnexion électrique avec l’Arabie saoudite, le pays d’Afrique du Nord cherche activement à attirer de nouveaux investisseurs pour renforcer ses capacités de production gazière. Des appels d’offres ont été lancés pour identifier et développer de nouveaux gisements de gaz naturel, alors que le gouvernement cherche à dynamiser ses partenariats avec les entreprises internationales. L’objectif est de retrouver rapidement une autosuffisance énergétique tout en développant une industrie exportatrice.
Le pays mise notamment sur l’exploitation de nouveaux gisements en Méditerranée, espérant que cela pourra compenser la baisse de production enregistrée sur Zohr. Les autorités égyptiennes explorent également des voies pour améliorer la monétisation du gaz naturel, un levier stratégique qui pourrait considérablement augmenter les revenus de l’État tout en assurant un approvisionnement régulier en électricité pour la population.
Au-delà de la production de gaz, l’Égypte explore également des options pour accélérer la transition énergétique et augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Le gouvernement égyptien a montré un intérêt particulier pour l’énergie solaire et éolienne, avec plusieurs projets en cours dans ces secteurs. Ces initiatives visent à réduire la dépendance au gaz naturel et à apporter une solution durable aux défis énergétiques actuels.
L’objectif de l’Égypte est double : réduire les interruptions d’électricité et devenir un acteur majeur du secteur énergétique dans la région. Pour y parvenir, le pays devra surmonter des défis structurels importants tout en s’appuyant sur une coopération régionale renforcée et un flux constant d’investissements internationaux.
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